A l’appel du regroupement socio-politique- religieux (EMK-FSD-CMAS) des milliers de Maliens étaient amassés, le vendredi 5 juin, sur la place du monument de l’indépendance. Au présidium on pouvait noter autour de l’imam Mahmoud Dicko, parrain de la CMAS, la présence entre autres de son coordinateur, Issa Kaou Djim, le représentant du FSD, Dr Choguel Kokala Maïga et le coordinateur de l’EMK, Cheick Oumar Sissoko. Ce meeting, qui avait été annoncé comme celui de tous les dangers s’est finalement tenu sans incident majeur. En d’autre terme, il y’a eu plus de peur que de mal.
Pancartes et tapis de prière sous la main, des manifestants ont répondu à l’appel, ce vendredi depuis 11h30 mn. Aux environs de 12h15, jouant office de muezzin, le jeune Ahmad Maïga, a procédé à l’appel de la prière. Laquelle a été dirigée par Oumarou Diarra, l’imam de la mosquée de Missabougou-Sema.
C’est après cette prière que la place du monument de l’indépendance a commencé sérieusement à se remplir du monde. Il était 13h30 mn.
Les choses sérieuses ont commencé par l’arrivée des officiels aux environs de 14h30 mn. Après une heure d’attente, le parrain de la CMAS, l’imam Mahmoud Dicko, signe son arrivée sous une très grande ovation d’un public surexcité. Sans perdre de temps, le maître de cérémonie décline le programme.
IBK sous le pinceau de ses détracteurs !
La balle des interventions a été ouverte par le coordinateur de la CMAS, Issa Kaou Djim. Lequel, comme on pouvait s’y attendre a collé l’étiquette d’incompétence au régime d’IBK.
Au pupitre, M. Djim a souligné que l’objectif recherché par leur organisation n’est autre chose que le changement. Un changement, dit-il, qui permettra au peuple malien de retrouver le mieux vivre d’antan.
Ces propos du coordinateur de la CMAS semblaient ne pas être trop du goût de ses invités du jour. L’ayant compris, il change de cadence et se livre à son jeu favori. « Il n’y a aucune ambiguïté, nous vous avons appelé pour réclamer la démission d’IBK » a déclaré, le porte-parole de l’imam Dicko.
A la suite du coordinateur de la CMAS au pupitre, c’est Dr Choguel Kokala Maïga, au nom du FSD, qui a livré son message.
Le président du MPR comme à l’image de son prédécesseur, Issa Kaou Djim, qui n’a nullement pris part à la gestion du régime d’IBK, s’est aussi livré à charger son ancien employeur.
Dans son message, l’ex ministre de l’Economie numérique, de la Communication-porte-parole du Gouvernement, a fortement décrié le mode de gouvernance auquel, il a lui-même pris part. Sur la base d’une comparaison entre l’état du pays avant le pouvoir d’IBK et maintenant, Choguel a tiré une conclusion négative.
Comme à son habitude, Dr Maïga, a illustré sa métaphysique du Mali actuel à travers un véhicule. Surtout lorsqu’il affirme que le véhicule Mali a fait beaucoup d’accidents et qu’il serait mieux de retirer le permis à celui qui le conduit.
Curieusement, c’est cette même typologie de dénigrement qui a fait l’essentiel de l’intervention de Me Moutaga Tall. A l’instar de son ancien collègue du gouvernement, Me Tall a aussi fustigé le régime.
Du côté de l’EMK, l’honneur est revenu à Clement Dembélé de prendre la parole. Parmi, ceux-là, qui l’ont précédé, il a été le seul a touché l’épineuse problématique de la laïcité.
Aux dires de Clement, leur regroupement n’a nullement dans son plan d’action la transformation du Mali, en un Etat islamique. « Que cela soit clair pour tout le monde » a déclaré M. Dembélé. Pour lui, la laïcité du Mali est un principe démocratique et cela n’est nullement mis en cause. Toujours au compte de l’EMK, le public a écouté respectivement les interventions de Moussa Sinko Coulibaly et Cheick Oumar Sissoko.
Arrivée à son tour, le parrain de la CMAS, Mahmoud Dicko, a souhaité faire intervenir, un accroc des mouvements populaires. Il s’agit de Dr Oumar Mariko, qui n’avait pas été inscrit sur la liste des intervenants du jour. L’éternel opposant de la SADI, a aussi sévèrement critiqué le régime.
Mahmoud Dicko, lance un ultimatum à IBK !
Il était la star du jour. Et son intervention était fortement attendue. En prenant la parole, l’imam Dicko, a joué sur le tableau religieux. « Nous sommes venus pour demander pardon au peuple malien » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « C’est à cause de nous religieux, qui l’avons cru, que le peuple a eu confiance en IBK. Donc, nous nous sentons interpellés dans sa mauvaise gestion ».
Ensuite, comme un politicien bon teint, le parrain de la CMAS, a critiqué sévèrement le régime d’IBK. Dans cet exercice, il a expliqué que son agissement n’a rien à voir avec le régime d’IBK, encore moins sa personne. « IBK et son régime sont éphémères, mais le Mali demeure. Aujourd’hui, nous sommes là, pour la patrie» a déclaré l’imam de Badala.
D’ailleurs concernant cette manifestation, il a laissé entendre que cela n’est qu’un début.
Plus loin, Dicko a voulu intimider le président IBK en ces termes : « Comme il ne respecte pas les recommandations d’un ultimatum, en faisant chaque fois le contraire de ce qu’on lui demande. Cette fois-ci, s’il fait autre chose, sa manière de quitter le pays sera conter dans l’histoire ».
Qui l’aurait cru, un imam qui intimide un président de la République ? Diantre !
Moïse Keïta