La marche du vendredi 19 juin 2020, deuxième manifestation en un mois contre le président IBK et son régime, au cours duquel des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées le vendredi 19 juin à la Place de l’Indépendance, pour répondre à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko et de plusieurs organisations politiques et de la société civile. Un ras-le-bol des manifestants face à la mauvaise gouvernance, l’insécurité, la corruption l’injustice ou encore la crise scolaire », ils exigent la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Les émissaires envoyés par la marche pour « remettre la lettre de démission à IBK » se sont vus empêcher d’avoir accès au chef de l’État, par des jets de gaz lacrymogène.
Cette seconde sortie des Maliens avait encore comme message clé, la démission du président IBK. Après les différents discours, l’Imam Mahmoud DICKO, dans son intervention, a évoqué que les Maliens sont sortis pour de nobles causes mentionnées dans la déclaration dite du peuple malien, lue par M. Cheick Oumar SISSOKO Coordinateur Espoir Mali Koura, qui sont entre autres : « la demande de démission des fonctions de président de la République adressée par le peuple malien au Président IBK, lors du rassemblement historique du 5 juin 2020 ; le refus du Président IBK d’écouter la voix de son peuple et son obstination à s’accrocher a un pouvoir qui fait peser des risques sur l’existence même du Mali ; le mépris du Président IBK a l’égard du peuple malien meurtri par les conséquences d’une gestion désastreuse de la crise multidimensionnelle : sécuritaire, politique sociale, scolaire, sanitaire, gouvernance, etc.. ; l’échec de toutes les initiatives de dialogue, notamment les conclusions des dialogues lors de crises postélectorales de 2018 et de 2020, l’accord politique de gouvernance, les résolutions de la conférence d’entente nationale de 2017 et du Dialogue national inclusif de 2019 ». Il a rappelé que tout citoyen doit réclamer ses droits fondamentaux dans un pays sérieux.
S’agissant de ses liens avec le Président IBK, il a indiqué que : « le peuple qui souffre le martyre est bien au-dessus de sa personne ainsi que du Président de la République ». Il a réitéré que : « son grand frère, le Président IBK tarde chaque fois de tenir ses promesses vis-à-vis du peuple malien. On ne tend pas sa main à son peuple, mais on doit être avec son peuple ».
Ainsi, à ses détracteurs, il a clairement rassuré qu’il ne cherche jamais à diriger le pays en dehors de la prière qu’il dirige pendant des années par la grâce de Dieu. A la place de l’Indépendance, plusieurs militants de l’URD et sympathisants de Soumaïla Cissé, y étaient, en clamant haut et fort sa libération, après son rapt du 25 mars dernier, alors qu’il était en campagne pour les législatives dans sa circonscription électorale à Niafunké.
Décidé à remettre la lettre de démission au président de la République, l’Imam Dicko a porté le choix sur le Président de la PCC, Clément DEMBELE au nom d’EMK ; Choguel Kokala MAIGA pour le FSD et Issa Kaou N’Djim, pour rendre la demande de démission. Dr Cheick Oumar Sissoko avait annoncé que : « le Chef de l’État a une heure, après la remise de ladite lettre pour réagir, sinon les manifestants se dirigeront vers Koulouba », demandant aux autres de « rester calmes et les attendre sur place ».
Subitement, l’accès à Koulouba des émissaires de la marche a été refusé par des jets de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. L’imam Dicko a répliqué en ces termes : « nous allons montrer à la face du monde que nous sommes un peuple mûr. Nous allons nous organiser et décider de ce qu’il faut faire. Rentrons à la maison », avant d’ordonner aux manifestants du calme et de rentrer tranquillement en laissant la balle dans le camp d’IBK et de régime.
Aïssétou Cissé