Sur les 200 sites chinois existants dans le cercle de Keniéba, l’opération « Falémé ni Sanou kô dambé» n’a touché aucun site chinois ni burkinabé. Seulement, 13 Maliens dont des manœuvres et des entrepreneurs ont été arrêtés. Du coup, certaines sources locales doutent de la sincérité du gouvernement à lutter sérieusement contre les exploitants illégaux dans le cercle de Keniéba.
Depuis plusieurs mois, les membres de l’association Wassa Ton interpellent les autorités sur la présence massive des chinois et burkinabé dans le cercle de Keniéba. Ces étrangers exploitent illégalement de l’or de façon dangereuse avec les bulldozers et des dragues, mais aussi avec des produits chimiques très toxiques à la santé et à l’environnement. Des milliers d’hectares et le fleuve Falémé sont complètement détruits.
Suite à cette alerte de Wassa Ton, les autorités de la Transition ont répondu favorablement en décidant d’interdire ces exploitations illégales. Aussi, jeudi 7 janvier 2021, trois membres du gouvernement de la transition (ministre de l’Énergie et de l’Eau ; ministre de l’Environnement, l’Assainissement et du Développement Durable, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile), ont pris part au lancement officiel de l’opération « Falémé ni Sanou kô dambé» à Keniéba.
Faut-il rappeler que cette opération vise à chasser les machines et les dragues de la zone.
Le premier bilan est de 13 Maliens arrêtés, et des machines leur appartenant saisies. Ils sont désormais entre la main de la justice malienne.
Cependant, en regardant ce bilan, beaucoup de zones d’ombre existent. Pourquoi des Maliens seulement ?
Et pourtant, au même moment, on dénombre plus de de 5000 burkinabés et 200 sites chinois qui exploitent illégalement l’or sur le fleuve Falémé et dans sites d’orpaillage du cercle de Keniéba. Du coup, beaucoup de citoyens se posent la question, si les indicateurs n’ont pas induit les ministres dans l’erreur. Au lieu de montrer les sites des étrangers, les indicateurs sont allés directement vers les sites des Maliens.
Une source locale jointe au téléphone nous confirme que : « Ce sont les indicateurs qui ont mis les autorités dans l’erreur. Ils ne vont jamais montrer les 200 sites chinois aux autorités, car ils obtiennent quelque chose en contrepartie. Ce sont les sites des Maliens qui sont montrés. Ces Maliens n’ont pas de moyens pour graisser les indicateurs corrompus ».
L’explication que le président de l’association Wassa Ton, Alou Diallo nous a donné est que les Chinois et les burkinabés ayant appris la nouvelle de l’opération ont pris la fuite vers le Sénégal.
Face à cette situation, le gouvernement doit vite mener des enquêtes pour ne pas pénaliser nos jeunes entrepreneurs au profit des étrangers. Dura lex sad lex, dit-on souvent. Le gouvernement doit agir avec prudence, car la réalité du terrain est autre. Sinon, il aurait au moins une centaine de chinois et burkinabés arrêtés lors de cette opération.
Bourama Kéïta