L’Union des Associations et des Coordinations d’associations pour le développement et la défense des droits des démunis (UACDDDD) a tenu une assemblée générale d’information pour défendre les «droits d’appartenance» du terrain de football des Supers Lionnes. La rencontre s’est déroulée sur ledit terrain, le samedi dernier. L’UACDDDD et l’équipe de football des Supers Lionnes sont déterminées à se battre s’il faut au prix de leur sang pour garder leur terrain.
La mobilisation était de taille, ce samedi 12 novembre 2016, sur le terrain des Supers lionnes, contiguë au cimetière d’Hamdallaye. L’AG s’est déroulée dans une ambiance très tendue. Cela se sentait dans les discours des uns et des autres dénonçant, prononcés à tour de rôle, les comportements immoraux des plus hautes autorités en l’occurrence les juges, les spéculateurs fonciers,… Des comportements accentués par la gestion scandaleuse du dossier. Tout au long de la rencontre, les initiateurs n’ont pas manqué de dénoncer la problématique de l’accaparement des terres qui constitue un danger permanent et qui risquera de devenir de sérieux problèmes dans notre société.
Rappel des faits
Ce litige foncier oppose les Supers Lionnes aux héritiers de feu Siriman Koné par rapport à un titre de propriété de la parcelle attribuée aux Supers Lionnes par la Mairie de la Commune III en 2005, et qui sert de terrain d’entraînement à cette équipe féminine depuis des années.
Selon les explications de Me Mamadou Camara, en charge de la défense du dossier, les héritiers de feu Siriman Koné se réclament propriétaires de ce terrain et détiennent même un titre foncier. Chose contestée et rejetée par l’UACDDDD et les Supers Lionnes.
Il ressort des explications de Me Camara que le Tribunal de la Grande instance de la Commune IV n’a aucune compétence territoriale pour gérer ce dossier qui est du ressort de la Commune III.
«Le Tribunal de la Grande instance de la Commune IV a ordonné la démolition des constructions qui sont érigées sur la parcelle attribuée (par le Maire de la Commune III) aux Supers Lionnes, et l’expulsion des occupants. Nous avons fait appel, le 17 mars 2016, le dossier se trouve au niveau de la Cour d’Appel de Bamako, qui doit statuer là-dessus, en principe, le 30 novembre 2016. Nous avons suffisamment d’arguments pour obtenir l’annulation du jugement rendu par le Tribunal de la Commune IV. L’essentiel de nos arguments se fonde sur le fait que ce Tribunal ne pouvait pas connaître ce litige pour des raisons de compétences territoriales. Un autre argument est l’ordonnance qui date de 1978 qui détermine le ressort territorial de chaque commune de Bamako », précise Me Mamadou Camara.
En prenant la parole, lors de l’Assemblée générale, le Président de l’Union Sounkalo Koné, la capitaine de l’équipe des Supers Lionnes, Aminata Sacko, et le Secrétaire Général de l’Union, chargé des questions extérieures, Massa Koné, ont tous montré leur détermination à aller jusqu’au bout pour garder ce terrain de football. «Nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la mort, s’il faut, pour défendre notre terrain de football », dit Aminata Sacko.
L’AG a invité à une mobilisation générale contre la gestion calomnieuse de cette affaire, en attendant la délibération de la Cour d’Appel de Bamako, le 30 novembre prochain.
Salimata Fofana : LE COMBAT