La fermeture des hôtels, restaurants et autres espaces de divertissement depuis mars dernier a causé des pertes énormes à leurs promoteurs ainsi qu’aux employés qui se sont massivement retrouvés au chômage. On comprend alors aisément pourquoi la plupart de ces établissements ont repris leurs activités depuis quelques semaines sans attendre une décision d’ouverture du gouvernement.
Dès le premier cas de la Covid-19 au Mali, le gouvernement malien a décrété la fermeture des espaces de loisirs tels que les hôtels, les restaurants, les parcs, zoo, les boites de nuit… Une fermeture qui a mis ces établissements dans une situation financière délicate.
Mis massivement en chômage, le personnel a naturellement fait les frais de cette fermeture. Un véritable calvaire pour des chefs de famille privés de leur principale voire unique source de revenus. « Il n’y a pas d’activité au mini-parc. Et cela va faire bientôt quatre mois que nous ne sommes pas payés. A la veille de la fête de ramadan la patronne voulait emprunter de l’argent à la banque pour qu’on puisse subvenir aux besoins de nos familles. Mais, ça n’a pas abouti », a affirmé M. Mamadou Traoré, responsable d’un mini-parc de distraction pour enfant.
En outre lors de la fête du ramadan, certains parcs ont ouvert les portes de récolter des recettes indispensables à la réparation des dommages causé par la crise sanitaire. Malheureusement, les résultats n’ont pas été visiblement à hauteur de souhait, surtout qu’ils n’avaient pas d’autorisation pour justifier l’ouverture des lieux. « A l’approche de la fête, on a eu à faire des emprunts pour réparer les matériaux, acheter les aliments… Mais, le jour de la fête, nous n’avons pu travailler que jusqu’à 23h car une autre décision a été rendue publique pour nous obliger à refermer le lieu. Et pourtant, le Parc national est resté ouvert jusqu’au lendemain… », a dénoncé M. Traoré.
Les dispositifs de sécurité étaient pourtant respectés. « On avait tout prévu pour la sécurité des clients afin de ne pas avoir de problème avec les autorités. Ainsi, nous avions des masques, du gel hydro-alcoolique, du savon et de l’eau… Malgré cela on n’a pas pu travailler », a-t-il précisé.
Par ailleurs les restaurants et les pâtisseries n’étaient pas fermés, mais ils étaient obligés de respecter les mesures barrière imposées tel que le couvre-feu, la disponibilité du gel hydro-alcoolique, du savon et de l’eau… Dans certains restaurants, chaque client doit porter un masque. Et aussi au niveau du buffet, il y a une corde instituant une distance d’un mettre entre les serveurs et les clients.
« Les restaurants et les pâtisseries n’étaient pas fermés. Mais, à l’heure du couvre-feu, on était dans l’obligation de fermer. Ce qui fait que les activités marchaient lentement et les pertes estimées à moins 50 % des recettes ordinaires », nous a confié M. Wahel Souleyman, gérant de la pâtisserie « Nice Cream ». Pour la protection des clients, a-t-il indiqué, « tous nos employés doivent porter des masques. Nous avons instauré une barrière d’un mètre entre le personnel et la clientèle d’où la corde au niveau du buffet. Nous avons aussi enlevé des tables et des chaises pour éviter le regroupement des clients. Tout comme les mesures d’hygiène sont respectées à l’entrée et à l’intérieur… Les employés se lavent régulièrement les mains et le nettoyage des tables et des chaises se fait après le passage de chaque client », a précisé M. Wahel.
Bien avant cette pandémie, certains lieux de distraction étaient déjà confrontés à des problèmes, notamment matériels et financiers. « Les difficultés sont liées au fait que nous n’avons plus d’activités les jours ouvrables… Et ce n’est pas tous les week-ends et pendant les vacances qu’on aura beaucoup de clients. Mais, nous sommes quand même payés par mois. L’autre difficulté, c’est que lors des fêtes, les parents exagèrent trop et ils ne respectent pas les consignes », a déclaré M. Mamadou Traoré, responsable au niveau de Mini Park.
Abdoulaye Cissé/Fatoumata Kéita
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