dimanche 3 novembre 2024
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L’argent de l’aide aux partis est tombé : Le RPM empoche indument la part du lion

‘’L’aide aux partis’’ est un concept que tous les maliens connaissent désormais. Elle consiste à leur accorder une part du budget national. Pour cette année, le RPM était-il autorisé à toucher le pactole ? Pas sûr !

Les partis jouent un rôle public et utile pour la vie de la nation. Pour ce faire, l’Etat leur redistribue chaque année une somme votée pour les aider à faire des travaux qu’ils sont les seuls à effectuer ; ou presque. Mais, cet argent n’est donné comme ça pour que les chefs de partis épaississent la sauce de leur famille avec ou prendre une deuxième. Non, l’aide aux partis est conditionnée par le remplissage d’un certain nombre d’impératifs, de garde-fou et d’obligations qui montrent que le parti existe réellement, qu’il détient une adresse (un siège digne de ce nom) et qu’il effectue les travaux pour lesquels un récépissé lui a été accordé. Par ailleurs, le montant de l’aide est fonction du nombre des élus obtenus par un parti lors des élections (toutes élections confondues). Mais, un morceau du gâteau est coupé et réservé aux partis qui remplissent les critères mais qui n’ont aucun élu. C’est honteux bien sûr : un parti qui n’est pas capable d’avoir le moindre conseiller communal et – que même son président ne peut pas se faire élira chez lui – est-il un parti à qui il faut donner l’argent des maliens ?

En ce qui concerne ces critères, il faut croire que 70% des partis politiques  maliens sont incapables de les remplir – des critères qui, soit dit au passage,  sont loin d’être de la mer à boire pour une formation politique. Du coup, ces faux partis et vrais parasites sont exclus de la redistribution de l’aide annuelle.

Quand est-il pour le coq de la basse-cour ?

A tout seigneur, tout honneur le RPM s’adjuge la part du lion depuis trois ans. Traditionnellement, depuis la ‘’démocratisation’’, c’est le parti Adema qui se taillait la portion royale dans le gâteau ‘’aide aux partis’’. Mais à force de jouer avec le feu et de s’accrocher au matériel, l’Abeille solitaire s’est cassé les ailes après 2012 et est devenue la reine des pique-assiettes par la suite. C’est donc le Tisserand qui l’a supplanté en une année (2013) et en deux élections (présidentielles et législatives). Et depuis, c’est le RPM des boxeurs et des catcheurs qui reçoit le gros lot.

Mais depuis cette année 2013 aussi, le RPM a  cessé de fonctionner normalement. Avec l’élection d’IBK il a perdu son président – qui n’a pas été remplacé à ce jour. En plus, les présidents de sections sont périmés, ceux de sous-sections ‘’frelatés’’ et les caporaux des comités forclos. En trois ans, le parti a été incapable d’organiser le moindre congrès extraordinaire pour renouveler ses instances. Les structures d’un parti sont comme une carte d’identité ou un médicament : valables seulement durant une periode. On est obligé de le déclarer : les instances du RPM sont hors délais. Les réunions statutaires ne sont pas tenues – il faut de la sécurité pour tenir une réunion, or au RPM, c’est le ring sanglant de la jungle qui reçoit les réunions.

Du coup le RPM ne répond plus aux normes qui permettent à un parti politique de toucher à l’argent de l’aide aux partis. Ceux qui ont en charge d’organiser la sélection et le partage du gâteau de l’aide aux partis n’ont manifestement pas eu le courage de tirer un trait rouge sur le dossier du RPM. Il devait bien se trouver dans la maison Tisserand un juste pour dire : « cet argent, nous ne le méritons pas. Cet argent il faut le prendre ».

Qui sait ? Peut-être que Nancouma KEITA a été ce juste et ce courageux ? Qui sait ? C’est peut-être pour cela qu’il a été molesté par plus jeune que lui ?!

Amadou TALL LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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