Une mission difficile périlleuse et fondamentalement basée sur la confiance des hommes qui la mène, la Transition malienne, la nôtre, à travers sa forte et très puissante composante (la Junte), a vite fait de perdre inestimable capital de confiance et d’estime qu’elle a engrangée au soir pluvieux du 18 novembre.
Fortement détestée et perçue comme autocratique, la Transition menée par le Colonel major Assimi Goita couvert par le grand boubou de Ba N’Daou, l’équipe dirigeante court à sa perte pour avoir vite, très vite, joué à perdre l’estime et la confiance non seulement des acteurs politiques majeurs, mais aussi de la grande majorité des maliens. En conséquence, cette défaite pourrait partir d’une manière ou d’une autre sans que personne ne crie au scandale. Et pour cause; les Maliens sont déjà préparés à cette funeste éventualité. Mais l’essentiel est qu’elle parte au plus vite, estiment beaucoup de Maliens. La déception sur tous les plans serait à l’origine de ce désamour pourtant inimaginable voilà seulement cinq (5) petits mois. Peu de Maliens se prononcent par l’affirmatif. La junte, composante majeure et dont la puissance de feu est connue, a joué avec les nerfs des Maliens au point que ceux-ci, convaincus du rebond du Mali après les évènements du 18 novembre 2020 ; sous leur égide, ont fini par donner raison au MR-RFP, de ce qu’il en reste après le ralliement de certains d’entre eux. Rien de ce qui se décide n’est pris en confiance pas en tout par les Maliens pour une large majorité de ceux-ci. Chaque décision venant de la junte sous la couverture de la Transition fait sourire et à la limite irrite, ce qui à la longue, ne serait pas à l’avantage du régime. Ce ne serait pas les coups politiques du président de l’instance dirigeante qui fera oublier les Maliens, des hommes et femmes sincèrement déçus. Le mot n’est point fort. Il illustre à suffisance l’état des relations sociopolitiques entre la junte véritable détenteur du pouvoir d’état et le peuple comme on aime à le dire. Cette transition entendons-nous çà et là, fait tout pour retarder les échéances, elle aura intérêt ajoutent-ils à se tourner vers la fortification de la sécurité totalement en lambeau et la relecture de la loi électorale, en laissant le reste du boulot au président qui serait élu. Pour tout dire, les Maliens à la grande majorité n’accepteraient pas que cette transition dépasse le délai imparti par la CDEAO et validé par les Maliens. Les militaires de la junte entendent-ils de cette oreille ? Absolument pas lorsqu’on sait, qu’ils mettent mains et pieds pour obtenir une prorogation, ce qui serait inacceptable à la cedeao, mais ici aussi à Bamako. Est-ce le pourquoi de la tournée du vrai président Assimi Goita dans certains pays de la sous- région ? Des analystes ici à Bamako, n’en pense pas moins. Mais son voyage suivi de peu par l’arrivée de Good Luck Jonathan ici même à Bamako conforte ces analystes. Selon une estimation générale, la Transition dirigée par Assimi Goita, pardon Ba N’Daou est carrément passée à côté pour avoir perdu la confiance des maliens dans la gestion des dossiers aussi sensibles que la sécurité, les tentatives d’écrasement sans gêne des libertés publiques, l’exclusivité prononcée sur les grandes préoccupations de l’heure, l’autocratie rampante. Dernière en date, les arrestations extrajudiciaires de personnalités publiques, accusées à tort ou à raison de leur tentative de renversement du régime de Transition. Chose qui, sérieusement a fait sourire plus d’un ici au Mali et à l’étranger.
Haman Khadra