En Côte d’Ivoire, des soldats insurgés ont bloqué hier, vendredi 6 janvier, l’accès de cinq villes du pays, Daloa, Daoukro, Korhogo Odienné et Bouaké par des tirs en l’air et le blocage de routes pour faire entendre leur revendications salariales et leurs requêtes concernant leurs évolutions de carrière. Le ministre en charge de la Défense est attendu à Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire, où des tirs ont été signalés ce samedi matin.
Ce genre de mouvement d’humeur, de ras le bol militaire, l’histoire récente de la Côte d’Ivoire en compte un certain nombre. Le dernier en date du même type remonte à novembre 2014. A l’époque c’était déjà Bouaké et ses militaires qui donnèrent le coup d’envoi de manifestations qui allaient s’étendre de Ferkessédougou, à San Pedro en passant par Bondoukou ou Abidjan-Abobo Accouedo.
A l’époque au cœur de la vindicte militaire, déjà les arriérés de soldes, des promotions des sous-officiers et les problèmes de logement des familles de soldats. Fin 2014 il s’agissait, disaient les militaires, de revendications et non de mutinerie. Un discours qui sera très certainement repris aujourd’hui lorsque Alain Richard Donwhai, ministre auprès du président Ouattara, en charge de la Défense, ira à la rencontre des insurgés de Bouaké. Des militaires qui semblent aujourd’hui assez déterminés à obtenir gain de cause et qui n’ont certainement pas choisi par hasard de se rappeler au bon souvenir du gouvernement ce vendredi.
La semaine prochaine est en effet une semaine cruciale pour la Côte d’Ivoire avec lundi la reconduction ou non à la présidence de l’Assemble nationale de l’ex-chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, la nomination de plus en plus proche d’un premier vice-président dans l’histoire de la Côte d’Ivoire et la probable constitution d’un nouveau gouvernement. Des sujets qu’il est toujours préférable d’aborder quand le climat social, et qui plus est militaire, est apaisé.
rfi