Face à la situation sociopolitique actuelle de notre pays, Amadou Koita de la mouvance présidentielle était face à Issa Kaou Djim, l’un des membres du M5-RFP sur l’Ortm1 dans l’émission. ‘’En toute franchise’’ mardi soir. Le débat était animé par Sira Bathily.
Dans un face à face inédit et très salutaire pour la préservation de nos valeurs démocratiques, les deux hommes ont, l’un après l’autre défendu chacun, sa position en se référant sur des arguments poignants. Le représentant du M5-RFP, Issa Kaou Djim n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a clairement exprimé d’entrée leurs positions face à la situation actuelle du pays : « On ne veut pas sa main, on veut sa démission et son régime ; c’est ça notre revendication. IBK a tendu la main combien de fois ? Il l’a tendu à l’opposition, avec Soumaïla, il l’a tendu lors du dialogue national inclusif (DNI) dont il fait allusion. Il continue à tendre sa main, on ne veut pas sa main, on veut sa démission et celle de son régime. La seule solution pour le Mali c’est le départ du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. »
Le ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, président de la Convergence des Forces Républicaines, Amadou Koita, quant à lui a rappelé que nous sommes dans une République, un État de droit régit par la loi fondamentale qui est la Constitution. Puis, il enchaine : « Issa Kaou Djim nous parle du Peuple malien, j’ai beaucoup de respect pour lui et pour les Maliens qui sont sortis le 05 juin et les Maliens qui sont sortis le 19 juin, ce n’est pas seulement le Peuple malien. Le Peuple malien c’est 18 millions, le Peuple c’est le Peuple qui a réélu le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta lors des élections présidentielles en 2018, c’est ce Peuple aujourd’hui qui s’est retrouvé dans la Convergence des Forces Républicaines (CFR) pour dire qu’il faut faire attention dans ce pays. Répondez à la main tendue du Président de la République et ensemble retrouvons-nous pour bâtir le Mali. « Nous sommes un Peuple de dialogue, nous sommes un Peuple d’échanges. S’opposer c’est proposer. »
Mais Kaou Djim rétorque : « Le format du dialogue est que le Président discute avec nous sur sa démission et de son régime sans intermédiaire, c’est ça la condition, ». Lorsque ce dernier a parlé de la mauvaise gouvernance et une probabilité que plusieurs ministres risquent la prison si IBK démissionne. Le ministre Koita répond : « Dans le M5, le ministre Koita, il y a combien d’anciens ministres qui aujourd’hui se cachent dernière vous? Nous savons qu’il y a des problèmes, des revendications légitimes, le Président de la République est là pour régler ces problèmes, le Président de la République a fait appel à tous les enfants de ce pays. »
Pour finir, il s’adresse aux Maliens en disant: qu’ « Aujourd’hui, donnons-nous la main, sauvons la République. Vouloir transformer ces revendications, manipuler ces revendications, en faire un fonds de commerce pour tenter de déstabiliser la République, je dirai cela ne passera pas. Aujourd’hui, vouloir parler au nom du Peuple malien parce qu’on a fait sortir 10.000, 100.000 personnes, mais j’ai du respect pour ce monde. Vous n’êtes pas le Peuple. » Puis, il conclut : « L’Imam Mahamoud Dicko, leur personnalité morale, n’a jamais réclamé la démission du Président de la République. En tant que républicain, en tant que démocrate, et surtout la situation dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui, nous n’aurons pas besoin de toute tentative de déstabilisation du pouvoir. ».
Le constat est que Amadou Koita voulait amener Kaou Djim sur un terrain glissant en disant qu’il y avait lors de la manifestation du 19 juin, des pancartes sur lesquelles on lisait des mots hostiles contre la MUNISMA et autres qui sont chez nous pour nous aider à combattre le terrorisme. Comme s’il voulait monter la communauté internationale contre le M-5 RFP. Une tactique très habile dans laquelle Kaou Djim n’a pas voulu jouer.
Tout compte fait, ce que l’on peut retenu de ce débat, c’est que Kaou Djim n’a donné aucune ouverture. Il s’est agrippé sur la position du M-5 RFP qui est la démission d’IBK. Quant au ministre Koita, selon lui, la porte est ouverte pour un dialogue entre Maliens à travers la main tendue du président. Donc pas question de la démission demandée du président exigé par l’autre camp.
Moriba DIAWARA