jeudi 18 avril 2024
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INTERVIEW: Crise scolaire quel danger pour le corps enseignant et pour les enfants?

Seyba Sacko est un professeur d’enseignement secondaire soucié du devenir du corps enseignant et surtout de l’avenir même de nos enfants. À cet effet, nous sommes allés à sa rencontre. Il nous livre ses impressions concernant cette crise scolaire qui prévaut.

LE COMBAT 

Monsieur Sacko, voilà des semaines que l’école malienne est coup de grève à répétition autour de certaines revendications, notamment  des rappels.

 

Monsieur Sacko 

Je tiens d’abord à préciser que cette année contrairement à l’année dernière les enseignants n’ont pas de revendications, mais nous demandons juste l’application d’une loi au corps enseignant

 Justement, parlez-nous un peu de cette grève et la tournure qu’elle prend depuis un certain temps.

La grève se radicalise par la suite de publication de certains ministres d’une somme très loin de la réalité comme salaire brut d’un enseignant débutant qui d’ailleurs n’a rien à voir avec ce que nous demandons.

 Sur quels points achoppent les discussions entre le gouvernement et les syndicats ?

 Cette grève qui a été imposée aux enseignants suite à une injustice. En faite, en 2018 suite à un accord entre le gouvernement et l’UNTM, il a été convenu une augmentation salariale d’environ 20/100 en 2019 et 9/100 en 2021 des fonctionnaires relevant du statut général de la fonction publique. Or le statut particulier de l’enseignement secondaire l’enseignant fondamental et de l’éducation préscolaire (loi N°2018-007/ du 16 janvier 2018) en son article 39 stipule que  » toute  majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire. »

Pour éviter une nouvelle année tronquée comme celle de l’année dernière, les syndicats des enseignants signataires du 16 octobre ont adressé 3 correspondances au gouvernement pour l’application de cet article  sans réponse. Suite à une invitation du président de la République adressée aux syndicats le 5 octobre 2019 pour commémorer la journée de l’enseignant, le Premier Ministre a reçu les syndicats le 4 octobre et lors  de cette rencontre il a promis à ceux-ci de mettre les enseignants dans leur droit avant la fin de l’année 2019. Mais hélas ! Jusqu’au jour d’aujourd’hui, rien a été fait.

 Pourquoi la marche de jeudi dernier alors que vous êtes déjà en grève  ?

La marche de jeudi dernier, parce que le gouvernement s’est engagé dans son sport préféré qui est la désinformation. Chercher à créer un sentiment de mépris envers les enseignants, alors les syndicats aussi se sont manifestés pour se faire entendre et montrer leur détermination face à des dirigeants torpilleurs des lois de la République.

Pensez-vous ne pas être entendus jusqu’ici par les Autorités et qu’est-ce qui est urgent pour débloquer la situation dans la perspective d’une réouverture des classes ?

Je pense qu’on a été entendu, mais le mépris pour la population plus particulièrement les pauvres fait que les autorités jouent aux manipulations, à la désinformation et au déplacement du problème sinon on a vu ici avec quelle promptitude, le cas Collège Horizon a été géré.

Quel appel lanceriez-vous à vos collègues et au gouvernement ?

J’appelle les collègues à resserrer les rangs à plus d’engagements et de détermination il n’y a pas d’autres alternatives pour le gouvernement que d’appliquer la loi. Au gouvernement je dis de revenir à la raison. Que devient une république sans le respect des normes ?

Certains ministres qui ont osé raviver les années noires de l’enseignement où les chefs de famille passaient des mois sans salaire comme ils aiment tant le dire que l’enseignant est un sacerdoce. Oui l’enseignant se sacrifie pour les autres, mais n’es-t-il pas temps aujourd’hui que l’ascenseur soit renvoyé aux enseignants pour le bonheur de leurs enfants.

Propos recueillis par Cheick Sow

Djibril Coulibaly

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