Depuis de nombreuses semaines, nos famas sont à Farabougou pour tenter de lever le blocus des terroristes installés depuis un certain nombre de temps autour du village. Cela étant, les populations de la zone continuent de subir des violences ou des attaques dans leurs champs.
Ainsi donc, dire que le mystère plane évidemment et toujours sur ce village dans le centre de notre pays. Farabougou, un petit village faisant partie de la région de Ségou, est encore et une nouvelle fois menacé par des attaques terroristes. Car la semaine dernière, précisément jeudi, deux personnes ont trouvé la mort alors qu’elles étaient dans leurs champs pour les récoltes de fin de saison des pluies. Nos famas se trouvant sur les lieux sont intervenus, mais tardivement les terroristes se sont fait la belle laissant derrière eux les cadavres que nos militaires ont ensuite ramenés aux familles. En effet, avec l’apparition médiatique ou télévisuelle du vice-président de la transition sur les lieux au moment des premières attaques terroristes, le Colonel Assimi Goïta, chargé des questions de défense et de sécurité et auteur du putsch contre IBK, a baptisé cette opération ‘’farabougou ka lafia’’. Aussi, nous pensions tous que les villageois allaient trouver une vraie tranquillité pour faire leurs activités quotidiennes de culture de la terre. Mais hélas, ça n’est pas l’impression qu’on nous donne au finish ; car nous en reconnaissons que les habitants de ce village continuent de vivre l’enfer ; et que les contours de toute cette histoire ne sont pas expliqués à l’opinion. Comme pour dire tout simplement que le mystère plane toujours sur Farabougou ; et le tombeau des secrets qui en découlent, piège. Que se passe-t-il exactement dans cette localité? Quel est le secret que les autorités doivent partager pour de vrai avec les autres maliens qui souffrent aussi et qui compatissent lourdement aux douleurs des habitants de Farabougou ? Cette fameuse question que beaucoup de Maliens seraient en droit de se poser constamment mérite sans l’ombre d’une hésitation une réponse, une véritable réponse. Et pourtant ici, à Bamako, tout à l’air rose, et les gens, en tout cas la majorité des habitants, ne sont pas en train de comprendre qu’à Farabougou les choses ne sont pas ce qu’ils croient. Et que là-bas les attaques sont récurrentes et produisent des morts, de nombreuses victimes civiles. Le Colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition, chargé des questions et de sécurité, et donc de la sécurité des personnes et de leurs biens, et ses compagnons feront-ils ce qu’il faut pour que les habitants de Farabougou retrouvent leur tranquillité quotidienne, et que par la suite les Maliens trouvent consciemment la sérénité ?
Moriba DIAWARA