Entamé le vendredi 23 août dernier, suite à l’appel du Collectif Sirako, le macadam qui a plongé la cité garnison de Kati dans une paralysie totale a été suspendu hier, dimanche, à minuit. Retour sur un évènement qui a contraint des centaines de voyageurs à marcher près d’une vingtaine de kilomètres du péage à Bamako.
Tout comme les autres grandes artères de la ville, le rond- reliant le centre-ville de Kati au quartier Farada était coupé par pneus, des barriques, grosses pierres, troncs d’arbre et autres barricades. Il était 9h quand notre équipe de reportage y arrivait. Ousmane et une vingtaine de compagnons qui se tenaient au beau milieu de ce rond-point étaient tous pragmatiques et fermes. «Pas de passage pour les transports en commun », ont-ils expliqué au conducteur d’une SOTRAMA qui avait voulu franchir la barrière. «J’ai dit qu’il n’y a pas de passage ici. C’est pour le bonheur de nous tous que nous agissons ainsi. Nous ne voulons que la réhabilitation de notre route », s’est-il insurgé en soulevant le drapeau national qu’il faisait agiter. Manière pour lui de confirmer que leur lutte est civique et constructrice. Tout comme celui d’Ousmane qui y était sur place depuis 00 heure du vendredi, un autre groupement de jeunes, réunis au tour d’une théière fumante, qui se sont montrés, à leur tour plus déterminés, d’aller jusqu’au bout. «Nous sommes là depuis minuit. Nous sommes engagés pour que notre route soit praticable. Tout le monde sait que sans route il n’y’a pas de développement », scandait M. Coulibaly à notre question relative à la raison de leur présence sur ce lieu.
Péage de Kati, le début du calvaire
Des gros porteurs garés çà et là, le péage était pratiquement non opérationnel. Un peu, vers le côté gauche de la voie dégradée, Mariam et ses trois enfants, dont une adolescente, n’en pouvaient plus. Assise sur le bord de la route avec ses valises qui venaient d’être descendues par l’apprenti du car qui les transportait, ses yeux étaient tous rouges au moment où nous l’approchions. «Je ne sais vraiment pas quoi faire. Notre bus nous a laissés ici au motif que les routes sont coupées. Nous sommes ainsi obligés à trouver d’autres moyens pour nous rendre à Niamana où j’habite. Il n’y a pas de SOTRAMA aussi .Ce qui nous oblige aussi à marcher jusqu’à la sortie de Kati pour en avoir peut-être», s’est-elle plainte avec une voix désespérée.
Un peu plus loin, vers le quartier de Malibougou, situé le long de la RN3, Mme Astou et une dizaine d’autres personnes avaient déjà commencé le chemin, tenant aussi leurs bagages en mains. «Les jeunes ont raison de se révolter. La route est totalement dégradée et tout le monde voit. C’est le début du calvaire et nous sommes obligées de marcher comme çà jusqu’à la sortie de Kati pour avoir un moyen de transport en commun. Nous demandons aux Autorités de réagir urgemment sinon ça ne va vraiment pas .Les routes sont impraticables et nous, les voyageurs, ne pouvons pas continuer comme ça », réagit-elle.
LE COMBAT