dimanche 13 octobre 2024
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Grève des enseignants : Des retenues sur les salaires et menaces de procédures judiciaires

Le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga est en train de mettre en œuvre une nouvelle stratégie pour sauver l’année scolaire 2017-2018. L’actuel Gouvernement se trouverait-il dans l’obligation d’abroger la loi 87-47 relative au Droit de grève en République du Mali si les menaces s’avèrent improductives ? Serait-il en train de violer l’Article 8 de la même loi qui stipule que : «Les Accords qui interviennent sont applicables sauf stipulation contraire à compter du jour qui suit leur signature par les parties»?

Dans une Lettre circulaire n°000038 du 24 janvier 2018, la Ministre du Travail et de la Fonction Publique, chargée des Relations avec les Institutions, Madame Racky Talla, a invité ses collègues de l’Education Nationale et des Collectivités Territoriales, respectivement, Housseini Amion Guindo Poulo et Alhassane Ag Mohamed Moussa d’œuvrer  maintenant à la gestion définitive de la grève du personnel enseignant. Elle leur recommande de procéder à des retenues sur les salaires du personnel ayant fait grève et d’engager des procédures de sanctions judiciaires comme prévu par la réglementation en vigueur.

Des instructions fermes sont données aux Gouverneurs des Régions et aux Préfets de Cercles de faire une rencontre avec les Maires qui, leur tour, aillent à  la rencontre des APE, CGS,  sociétés civiles, Chefs de villages et Directeurs d’écoles.  Selon nos sources, la radiation des enseignants grévistes est même envisagée. Selon les mêmes sources, le Gouvernement bénéficie du soutien de l’AEEM, des parents d’élèves, des centrales syndicales et de la société civile, à cause des sacrifices qu’il a consentis pour satisfaire les exigences des enseignants grévistes.

Le «Collectif sauvons l’école malienne », par la voix de son porte-parole, Mohamed Kanouté, avait demandé la reprise des cours sans délai. Selon le communiqué de ce collectif, « l’État a fait ce qu’il fallait pour le personnel enseignant ».

Selon une autre source proche du dossier,  le refus du Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 de lever son mot d’ordre serait dû à sa proximité avec l’opposition.

Cependant, force est de reconnaitre que, depuis quelques années, la question du  Statut du personnel enseignant handicapait l’Education malienne.

Vu la sourde oreille que faisaient les Gouvernants face à leur cri du cœur, les syndicats des différents ordres de l’enseignement ont fini par se donner la main pour une première fois dans l’Histoire pour faire triompher leurs revendications axées sur l’obtention de ce statut. L’année dernière, 2016-2017, face à cette revendication, qui s’est traduite par une série de grèves et de manifestations, le Gouvernement avait annoncé d’accepter toutes les doléances du personnel enseignant. Mais la mise en application de cet engagement solennel avait fait défaut. C’est pourquoi, cette fois-ci, les enseignants n’ont pas voulu rejoindre d’abord les classes jusqu’à ce que la question puisse être réglée définitivement.

Cependant, nos amis enseignants doivent comprendre qu’ils n’ont pas les seuls concernés. Il s’agit aussi de l’avenir du Mali. À ce titre, il concerne tous les Maliens.

Mahamadou Yattara : LE COMBAT

Rédaction

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