Le comité syndical du SYNABEF, à sa tête le Secrétaire général Hamadoun Bah a animé un point de presse afin d’informer l’opinion nationale et internationale du préavis de grève de 72 heures allant du 17 au 19 mars 2021, renouvelable du 22 au 25 mars prochain, déposé le 1er mars 2021. C’était hier mardi 9 mars 2021 au siège du SYNABEF.
Selon le comité syndical du Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF), depuis 2008 des insuffisances ont été constatées dans la gestion du Directeur Général Modibo Mory Diarra qui serait à la base des déficits structurels encaissés par la caisse, ces dernières années : « c’est pour faire face à ces déficits structurels et chroniques qu’il n’a trouvé d’autre moyen que de licencier à tour de bras les forces vives du Réseau, accentuant ainsi davantage les problèmes ».
À cet effet, les conférenciers ont déclaré que l’objectif de ce point de presse est la demande du départ immédiat du directeur général du Réseau CAECE JIGISEME, Modibo Diarra, et demandent au Conseil d’Administration de nommer un(e) candidat (e), afin d’assurer son intérim.
Au cours de son intervention, le Secrétaire général du comité syndical CAECE JIGISEME et de la section de la microfinance, non moins, Secrétaire à l’Organisation du SYNABEF, Makan Bréhima Diallo a précisé que la situation financière de la CAECE est devenue pire en 2017.
« Nous avons attiré l’attention des plus hautes autorités (les dirigeants élus, le Ministère de l’Économie et des Finances, la Cellule de Contrôle et de Surveillance des SFD) sur cette gestion calamiteuse et ses éventuelles conséquences sur la pérennité de l’Institution. Pour faire face à cette situation, il a procédé au licenciement abusif de plus d’une quinzaine de cadres et employés du Réseau », a-t-il relaté.
Les conférenciers ont indiqué que la gestion actuelle de la CAECE est telle qu’elle mette en PÉRIL la solidité financière du Réseau ainsi que les intérêts de ces membres d’où la nécessité d’une réforme visant à doter la CAECE d’un système de gestion qui garantisse sa pérennité.
« Avec un encours de crédit de plus 5 milliards 800 millions, la CAECE ne doit pas peiner à être excédentaire s’il y a une gestion saine et transparente. Malgré l’assiduité et la volonté des employés, de bien faire ainsi que l’apport de nos partenaires, les caisses de bases sont déficitaires depuis quasiment 5 ans. Ces déficits sont dus à la gestion chaotique de l’actuel Directeur Général, ce qui hypothèque les efforts du personnel », ont-ils laissé entendre.
Selon eux : « aucun directeur technique ni gérant ne va en congé, ils font tous des travaux payés qui coutent énormément à l’institution. Des formations initiées à l’extérieur du pays pour les dirigeants élus en fin de mandat à des couts exorbitants entrainant des charges inutiles. Tout cela pour acheter leur silence sur sa gestion calamiteuse. La durée de mandat des dirigeants élus est modifiée selon sa convenance pour exclure certains dirigeants et permettre à d’autres de continuer ».
Aucun plan social pour les travailleurs, un risque potentiel de tensions sociales qui lui a été signalé s’il ne revoyait pas sa politique en ce qui concerne la gestion du capital humain, car la première ressource d’une entreprise est son personnel.
Tout ce qui concourt au bien-être des travailleurs est difficilement accepté par lui sous prétexte que les caisses sont déficitaires, pourtant lui-même ne s’en prive point par l’utilisation des moyens de la CAECE à d’autres fins (voyage personnel, événements sociaux dans sa famille, festival Beledougou Donkan). Alors que les missions sont effectuées dans la plupart du temps en transport commun souvent dans des conditions très pénibles.
Ils ont poursuivi : « des licenciements abusifs sont monnaie courante. Deux cas ont attiré particulièrement notre attention dont : le cas de Mr Nata DAO (paix à son âme) un juriste chevronné qui fut nommé gérant à la CAECE de Koulikoro. Après une longue maladie sans assistance de la part de la Direction, Mr DAO a rendu l’âme une semaine après avoir reçu sa lettre de licenciement sur son lit de mort. Le deuxième cas est celui d’Oumar TRAORE (paix à son âme), brutalement nous a quitté après son licenciement par la Direction Générale suite à une attaque vasculaire cérébrale (AVC) dont il a été victime dans son bureau. Ce qui n’a jamais été reconnu comme accident de travail par la Direction. Il était membre du Comité Syndical de l’époque et travaillait pour l’institution pendant 16 ans. Son licenciement n’a respecté aucun texte alors que le Code du travail est clair ».
À en croire le comité syndical du SYNABEF, les employés de la CAECE font face à un Directeur Général qui n’a aucune considération pour les membres (clients) et son personnel, encore moins, pour ses engagements. Tous ceux qui ont été victimes de licenciement abusif et qui ont porté l’affaire devant les tribunaux ont eu gain de cause avec les frais de l’institution.
Avant de rappeler que les institutions de microfinance qui avaient bien démarré et volatilisées dans la nature avaient toutes, pour cause : la mauvaise gestion avérée et la négligence de l’autorité de la tutelle, laissant ainsi des mères et pères de famille au chômage, privant de paisibles citoyens de leurs épargnes.
Ils diront que, malgré les démarches et les actions entreprises, ainsi que les concessions faites en toute responsabilité par le Comité Syndical du Réseau des CAECE du Mali en vue de la préservation du climat social apaisé et d’un environnement de travail serein, il est resté inflexible et persiste sur sa gestion nébuleuse
De ce fait, le comité syndical du SYNABEF a déposé le 1er mars 2021, un préavis de grève de 72 heures allant du 17 au 19 mars 2021 renouvelable du 22 au 25 mars prochain.
Aïssétou Cissé LE COMBAT