Le régime de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta a chuté le 18 août 202. Les militaires ont fait irruption sur la scène politique pour prendre le contrôle des affaires de l’État. Une intervention saluée par bon nombre de Maliens ; mais qui laisse de sérieuses confusions.
Si IBK démissionne, qui pour le succéder ? La question que de nombreux Maliens se sont posée avant même le coup de force ; le choix de la personne pour diriger la transition militaro-politique. Pas parce qu’il n’y a personne dans ce pays ; mais plutôt l’homme idéal pour mener à bien sans partialité les affaires de l’État. Le Mali regorge de personnes valables. Certes, mais il faut obligatoirement un changement de mentalité et de système pour que ça change un peu. Personne ne pouvait imaginer que l’après-IBK serait aussi difficile et très confuse comme ça l’est. Les obstacles autour des concertations nationales pour l’organisation des futures transitions militaro-politiques laissent plus de doute par rapport à la réussite de l’après un régime raté. Le bras de fer entre la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) rentre dans le souci d’un Mali divisé dans le choix de personne. Le CNSP a le couteau au coude. Le Colonel Assimi Goïta et ses camarades ne semblent pas prêts à céder le pouvoir comme beaucoup le souhaiteraient. Leur volonté de faire partie d’un nouveau au Mali n’est cachée à personne ; car l’acte fondamental de Transition qu’ils (les militaires) ont élaboré en catimini illustre en clair. Et son article 32 fait de la Junte, Chef de l’État : « Le Comité national pour le Salut du Peuple désigne en son sein un Président qui assure les fonctions de Chef de l’État. Lorsque le Président du Comité est empêché de remplir ses fonctions, de façon temporaire ou définitive, ses pouvoirs sont exercés par un Vice- Président suivant l’ordre de préséance déterminé par le comité, » précise ledit article. Passer le pouvoir à un civil serait écarté, même si la Cedeao fait pression pour que cela soit. Le mardi 08 août dernier, les partisans des putschistes sont sortis pour montrer à l’organisation sous régionale que le Peuple est derrière leurs militaires. Et qu’un civil à la tête du pays serait encore une nouvelle erreur de personne. Chose qu’ils (les partisans) ne souhaitent plus. Cela s’explique sans l’ombre d’un doute par l’absence de crédibilité en nos hommes politiques de pouvoir gérer les affaires de l’État avec honnêteté. Voilà la confusion qu’a créée la chute ou le coup d’État du régime d’IBK. Qui ne risque rien n’aura rien, dit-on. Mais la soif de pouvoir qui anime beaucoup ne convaincrait pas le Peuple Mali. Les concertations nationales seront un pas prépondérant pour l’avenir de notre pays, en tout cas si elles sont faites sans intérêts personnels.
Moriba DIAWARA