Une réunion pour le moins surprenante a eu lieu ce samedi 1er avril entre le candidat d’En Marche ! à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, et l’ancien ministre Les Républicains, Christian Estrosi. Pour cet entretien discret, les deux hommes sont arrivés et sortis par un parking souterrain en prenant soin d’éviter le gros de la presse. Il n’était pas question d’un ralliement mais plutôt d’une rencontre « formelle » et « républicaine » selon l’entourage des deux hommes.
Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt
Cette entrevue de la dernière minute s’est faite à la demande d’Emmanuel Macron à la chasse aux voix ce samedi 1er avril sur cette terre de droite. Christian Estrosi y a répondu favorablement dans « un geste républicain », a-t-il déclaré au journal La Provence.
« C’est le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui reçoit l’ancien ministre avec lequel j’ai toujours eu des relations de respect, voire d’amitié. Je considère que les Républicains de cette région n’auraient pas compris que je ne le reçoive pas à l’occasion de sa visite à Marseille », a déclaré Christian Estrosi.
Celui-ci n’oublie pas que son élection face à l’extrême droite à la présidence du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est faite à la faveur des voix de la gauche. Il s’agissait donc d’une visite diplomatique confirme le candidat Macron : « C’était tout à fait normal et naturel de rendre cette visite de courtoisie. Aussi parce que je n’oublie pas le combat qui a été livré aux dernières régionales par Christian Estrosi et je crois que les Républicains se reconnaissent à cela : savoir où sont les vrais dangers pour la République et où sont les vrais ennemis ».
Christian Estrosi et Emmanuel Macron n’ont à priori pas de point commun politique sur le papier, si ce n’est d’avoir été tous les deux copieusement sifflés vendredi soir lors du meeting de François Fillon à Toulon. A l’inverse de ses déclarations, Christian Estrosi risque surtout avec cette rencontre insolite d’une demi-heure de déboussoler les électeurs de la droite républicaine.
rfi