Le président sud-africain, Jacob Zuma, au lendemain de son dîner d’Etat à l’Elysée, a pris le chemin du nord de la France pour participer aux commémorations des combats du Bois Delville, dans la Somme. Et à l’occasion de ce centenaire, le chef de l’Etat sud-africain a inauguré le Mur de la mémoire. A la tribune, Jacob Zuma a souligné l’importance de l’engagement de son pays dans le premier conflit mondial.
Cet engagement sud-africain était loin d’être uniquement symbolique. En effet, sa reconnaissance révèle une injustice qui vient d’être réparée, a minima en tout cas, par ce Mur de la mémoire inauguré et gravé devant le musée du mémorial d’une liste interminable de noms. Bernard, Beneth, Britch… ce sont près de 3 150 soldats sud-africains qui ont combattu dans la Somme et sont morts pour la plupart sous les bombardements allemands dans la semaine du 14 juillet 1916.
Qu’ils soient Noirs ou Blancs, leur nom est désormais gravé. Il faut savoir que l’apartheid s’appliquait aussi aux morts. Et cette bataille en terre française s’est déroulée certes à plus de 13 000 kilomètres de l’Afrique du Sud, mais elle porte les stigmates de la ségrégation. Les Sud-Africains noirs morts lors de cette bataille du Bois Delville n’ont, en effet, pas été enterrés au cimetière militaire en 1926 lors de la création du mémorial, mais éparpillés dans différents cimetières de la région.
« Delville doit être le symbole de la réconciliation de la diversité de la société sud-africaine », a déclaré Jacob Zuma à la tribune. Ce dernier a aussi rappelé qu’il y a deux ans déjà, le premier soldat sud-africain mort dans la bataille de la Somme avait été à nouveau inhumé à Bois Delville, rebaptisé « Devil’s Wood », le bois du diable, là où les soldats ont vécu l’enfer.
Un devoir de mémoire et de vérité donc pour le président sud-africain qui a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Beleza Miengoua, le premier soldat noir sud-africain mort dans la bataille de la Somme il y a 100 ans.
rfi