Mme le Procureur Général de la Cour Pénale Internationale (CPI) effectuera une visite de travail dans notre pays au mois de septembre prochain. La Gambienne Fatou Bensouda, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, sera ainsi en terre malienne pour sa toute première fois. L’information émane du Ministère de la Justice via un communiqué rendu public le lundi dernier.
Dans un communiqué de presse rendu public le lundi 7 août dernier, le Ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté, a annoncé l’arrivée courant septembre prochain dans notre pays. Toutefois, aucune date précise n’est pour l’heure indiquée pour ce déplacement. Mais ce sera au cours de la première quinzaine du mois de septembre que la Gambienne foulera le sol malien.
Sur place, Fatou Bensouda aura à examiner la situation des Droits de l’Homme qui est marquée, ces derniers temps, par la découverte des charniers dans le Nord de notre pays, suite à des affrontements meurtriers entre les groupes armés rivaux signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
«Les crimes abominables qui se déroulent dans le nord sont des crimes insupportables. Souvent, ces crimes impliquent des groupes armés signataires de l’accord, mais qui violent le cessez-le-feu sur le terrain. Vous savez que la MINUSMA enquête déjà sur des charniers découverts dans le nord», a indiqué Me Mamadou Ismaël Konaté.
Il a, en outre, ajouté que la Procureure de la CPI s’intéressera à tous les cas d’abus et de violation graves des Droits de l’Homme commis dans le Nord qui relèvent de ses compétences.
Par ailleurs, cette visite de la Procureure au Mali pourrait servir aussi de déclic à un nouvel élan dans le procès en suspension d’Amadou Haya Sanogo. Fatou Bensouda pourrait éventuellement aborder ce sujet avec les autorités judiciaires de notre pays. Surtout quand on sait qu’à l’ouverture de ce procès, en novembre 2016, la CPI s’était montrée disposée à accompagner la Justice malienne pour que les crimes commis au Mali et relevant de ses compétences ne restent pas impunis.
«C’est en conjuguant les efforts de la Cour et des autorités nationales maliennes que nous pourrons, plus efficacement, mettre fin à l’impunité au Mali. La complémentarité est, en effet, au centre du système institué par le Statut de Rome. À cet égard, je prends acte de l’action desdites autorités qui a débouché sur l’ouverture, à Sikasso, du procès de M. Amadou Haya Sanogo et d’autres accusés devant les tribunaux nationaux, pour des crimes commis dans le contexte de la situation au Mali», avait déclaré la Procureure de la CPI au lendemain de l’ouverture de ce procès.
Katito WADADA : LE COMBAT