Au menu des discussions faites à Alger où le Premier Ministre russe, Dimitri Medvedev, a effectué un déplacement, le mercredi dernier figurait le Mali. Intervenant dans un contexte régional en rapide évolution, cette visite a revêtu un caractère particulier en ce sens qu’elle a été l’occasion pour les dirigeants russes et algériens d’aborder les crises libyenne et malienne où l’Algérie intervient pour faire valoir les solutions politiques.
Question de confiance, de connaissance du terrain et d’expériences dans la médiation, l’Algérie demeure le pivot dans cette Région, comme l’ont souligné ses partenaires étrangers dont le soutien a été utile pour faire endosser son option pour une solution politique en Libye à l’ONU. C’est à partir de cette position que la Russie cherche à renforcer sa présence en s’appuyant sur un partenaire de longue date et un pays dont l’expertise en matière de lutte contre le terrorisme et de médiation n’est plus à démontrer.
Pour le dossier malien, la coopération russo-algérienne ne s’est pas penchée sur la mise en œuvre de l’Accord de paix inter malien signé en mai et juin 2015, à Alger puis à Bamako. Mais, d’après nos informations, elle a plutôt sondé les contours de la réponse que la Russie va donner à la requête de la société civile malienne qui, dans une pétition remise à l’Ambassadeur russe à Bamako, a demandé son intervention militaire pour combattre les groupes terroristes. Une société civile qui dénonce, au passage, la présence des forces françaises de l’opération Barkhane, notamment, pour son inefficacité sur le terrain. Bien entendu, l’avis de l’Algérie est requis dans ce cas. Et les Russes le savent pertinemment, bien qu’ils aient déjà posé leurs premiers pas dans notre pays par l’opérationnalisation de leurs appareils militaires au service de l’armée de l’air malienne.
Katito WADADA