L’ex-président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a quitté samedi soir Bamako pour des soins aux Émirats arabes unis, plus de deux semaines après son renversement par une junte qui a ouvert le même jour des consultations sur la transition. Dans un communiqué datant d’hier, dimanche 6 septembre 2020, le comité national pour le salut du Peuple a annoncé que le voyage de l’ancien président intervient suite à un accord conclu avec la CEDEAO.
Depuis l’annonce de son hospitalisation, il était déjà annoncé que l’ex-Président ira à l’extérieur pour les soins appropriés. C’est pour cette raison, que le samedi dernier dans la nuit, IBK « a quitté par vol spécial pour Abou Dhabi pour des soins » médicaux, a révélé une source aéroportuaire.
La famille de l’ex-président a confirmé l’information en indiquant qu’il a été autorisé à partir avec deux personnes à Abou Dhabi » à bord d’un avion envoyé par les Émirats.
« Nous avons effectivement pour des raisons humanitaires accepté son départ (de Bamako), mais à des conditions », a précisé un responsable du CNSP.
Le départ du Mali pour des soins à l’étranger de M. Keïta, 75 ans, avait été évoqué peu après sa chute le 18 août. Cela a été précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d’un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de la capitale qu’il a quittée jeudi.
Cependant, dans un communiqué, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) affirme que « l’évacuation » de l’ancien Président est intervenue à la suite d’un accord entre eux et la CEDEAO lors des discussions du 22 au 25 août dernier. Il a été convenu du côté CNSP de permettre son évacuation sanitaire pour “des raisons humanitaires pour une durée maximum d’un mois, extensible uniquement sur avis médical qui du reste, ne pourrait dépasser trois mois. Auquel cas, le suivi médical se fera au Mali ’’. La CEDEAO s’engage à assurer le retour de l’ancien Président IBK après son séjour médical, indique le même communiqué.
Soulignons que le régime IBK avait été affaibli par des mois de contestation face à une grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique.
Au moment où il quitte son pays pour des soins à l’extérieur, les différents acteurs amorcent les concertations sur la transition.
Bourama Kéïta