La détermination du M5 – RFP à faire changer le visage ou la gouvernance au Mali est sans équivoque. L’échec des négociations avec le Président Ibrahim Boubacar Kéïta et les deux (02) missions de la Cedeao est une preuve suffisante de leur degré d’engagement. Il reste à savoir, jusqu’où iront-ils (les membres du M5) ?
Après la désobéissance civile enclenchée par le M5 – RFP (Rassemblement des Forces Patriotiques) entre les 10, 11 et 12 juillet dernier, le monde entier a vu de quoi ce mouvement était capable de faire, trembler jusqu’au sommet de l’État. Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta en saurait autant que toutes autres personnes, car c’est de son régime qu’il s’agit, sa chute tout simplement. Le M5-RFP avait d’abord renoncé à sa démission, mais en consignant dans le mémorandum des conditions de gouverne qui feraient perdre toute sa crédibilité et toute son influence à gérer le Mali. Cette hypothèse aussi serait écartée dans la mesure où le M5-RFP exige désormais une transition républicaine, comme révèle le communiqué du 24 juillet au lendemain de la rencontre avec les Chefs d’État de la Cedeao. Dans ce communiqué, le M5-RFP rassure que les exigences et actions populaires du Peuple malien s’inscrivent dans le respect les dispositions constitutionnelles maliennes et celles des communautaires de la CEDEAO. En l’occurrence d’amener le Chef de l’État actuel à tirer la conséquence de sa perte de légitimité par sa démission volontaire, afin de créer les conditions d’une union sacrée des forces vives maliennes, à travers l’ouverture d’une Transition républicaine, pour discuter et convenir des voies idoines pour la reconstruction d’un Mali nouveau. Ce qu’attend le M5 de la Cedeao. Mais cela paraîtrait difficile qu’elle (Cedeao) approuve ce vœu. Car Mahamadou Issoufou, Président du Niger, et celui en exercice de la Cedeao, a déclaré que : « Faire partir le président IBK alors qu’il a été démocratiquement élu demeure une ligne rouge pour la Cedeao, » c’était après la rencontre du 23 juillet dernier avec les leaders du M5-RFP. Et c’est ce qui va se passer. Cette déclaration prouve à suffisance que ce vœu tant souhaité ne sera pas exaucé par la Cedeao. À défaut ou faute de quoi, jusqu’où iront-ils (les membres du M5) ? peut-on s’interroger. Au regard de ce que nous avons constaté et que chacun des Maliens à constater d’ailleurs, le Mali sera en proie à violence permanente, à la manifestation de colère qui ne vont aboutir finalement à rien. Chose dont notre pays n’a pas besoin pour le moment. Les querelles pour des postes quelconques ne devraient pas conduire ce pays dans le sang, il mérite bien mieux que ça. L’exemple de 2012 est une véritable leçon qu’il ne faut pas s’en servir. Il nous a conduits à une crise multidimensionnelle qui ne dit sans doute pas son nom. Alors, il est important de savoir que le Mali est tout ce que nous avons. Faisons au mieux pour ne pas compromettre l’avenir de nos enfants.
Moriba DIAWARA