vendredi 22 novembre 2024
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CRIME ODIEUX A FANA : Au-delà de l’émotion, allons en profondeur

Certes il y a de quoi s’offusquer et s’indigner mais tant qu’on n’aura pas traité le mal à partir de sa racine, on continuera dans les « rip » et « plus jamais ça ».

 

Le Mali fait partie de ces pays où l’obscurantisme et le charlatanisme a pris une proportion très inquiétante. Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter nos radios privées ou de proximité qui diffusent à longueur de journée des messages indécents et révoltants de toutes sortes de charlatans et d’escrocs et cela sous le nez et la barbe de nos autorités, des pouvoirs publics et de la société civile. Ils agissent en illégalité, trompent et escroquent en outrance et à ciel ouvert.

Ces gens agissent contre le développement mental de nos populations, ils agissent pour spolier nos concitoyens de leurs biens sous couvert d’une connaissance occulte ou divine. Ces charlatans, criminels en puissance ont comme victimes préférées quatre couches de notre société : les politiciens, les plus démunis, les jeunes innocents vivant la période d’adolescence et nos femmes.

Pour les premiers, force est d’en parler, ce sont nos politiciens qui couvrent ces criminels, qui les mettent en lumière, qui croient en leurs pouvoirs et qui font exécuter les sales besognes demandées par des exécutants et tout cela pour un prétendu pouvoir, pouvoir d’ailleurs qu’ils exercent contre le peuple.

La deuxième couche est l’une de celles à l’égard de qui j’ai une pitié : les plus démunis.

Elle se cherche, cherche son gagne-pain, vit dans le désespoir et fini par croire et tomber dans la fatalité en croyant que le chemin le plus rapide et le plus efficace se trouve dans la main d’un de ces escrocs de marabouts ou de féticheurs. Cette couche se fait exploiter et se fait embobiner par ces personnages immoraux en se prenant le doigt dans l’engrenage. Seul Dieu sait où cet état de fait peut s’arrêter.

La troisième couche, ce sont nos jeunes adolescents : ce n’est pas rare de voir certains d’entre eux (élèves ou étudiants, analphabètes ou non) se faire avoir par des incrédules. Certains pour passer à un test de recrutement, d’autres pour passer à un examen, d’autres encore pour savoir ce que le goût de l’aventure leur réserve ou de comment devenir riche très vite.

La quatrième couche cible de ces soi-disant marabouts ou féticheurs escrocs : nos femmes.

Elles se font avoir, car elles veulent résoudre un problème d’enfants, de foyer… Ce n’est pas rare de voir envolées toutes leurs économies pour une cause qui ne se résoudra jamais avec ceux qui prétendent en avoir la solution. Au contraire, ils créent des ennemis imaginaires contre elles et détruisent la bonne relation entre elles et leurs entourages.

Extraordinaire par exemple d’écouter sur nos radios privées des trompeurs promettre avec assurance une réussite à des concitoyens et avec comme socle l’achat d’un Bic, d’une jarre, de l’encens ou encore de soigner toutes les maladies du monde avec un seul médicament ! L’adoration de ces personnages immondes dépasse par endroits tout entendement. Il n’est pas rare de voir un chef de famille refuser la subsistance à sa femme et ses enfants pour aller donner quelque chose à un prétendu marabout, homme de Dieu pour des bénédictions ou pour un hypothétique paradis au nom d’une religion.

Il n’est pas rare de voir un chef de famille vouer adoration à un féticheur ou à un marabout, vénérer ce dernier et sa famille au détriment de ses propres parents qui n’attendent que de petits gestes réconfortants avec à la clé des bénédictions qui peuvent lui servir pour toute la vie. Mais bon dieu où allons-nous ? Qu’avons-nous compris ? Comment avons-nous compris ?

En somme, la société malienne à travers son existence sociale, son tissu social, est prise en otage et nous devons réagir coûte que coûte pour atténuer les effets d’un désastre. L’Etat, à travers les pouvoirs publics les structures de régulation des médias, doit s’assumer pour couper frein à la propagande médiatique sur nos ondes. Le citoyen lambda doit se ressaisir : la fatalité n’a rien de positif, elle détruit plus qu’elle ne construit.

La conscience populaire doit se réveiller et réfuter ces pratiques qui ne nous avancent Point et sont dénuées de toute exactitude scientifique.

K.

Djibril Coulibaly

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