vendredi 19 avril 2024
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Cour d’assises : Coupable de Car-jacking sur le chauffeur du DG de la BICIM, un militaire a été condamné à 8 ans de prison ferme

La Cour d’assises de Bamako, dans son audience d’hier mardi 15 août, a rendu justice sur une affaire d’association de malfaiteurs et de vol qualifié, avec comme principal accusé, le Caporal d’aviation Sory Ibrahim Bathily, âgé de 29 ans, domicilié à la Base 100. Ayant été reconnu coupable des faits à lui reprochés,  a été condamné à 8 ans de prison ferme. 

Selon l’Arrêt de mise en accusation et de renvoi devant la Cour d’assises, l’information a établi les faits suivants: dans la nuit du 9 au 10 octobre 2013, aux environs de 23 Heures, le Directeur de la Banque de Commerce et de l’Industrie du Mali (BICIM), de retour d’une mission, a instruit à son chauffeur Modibo Dabo de laver son véhicule et de refaire le plein en carburant avant de le garer. Arrivé à Faladié, au niveau de la station Dia Négoce, trois individus, habillés en tenue militaire et armés de pistolets mitrailleurs, surgirent d’un véhicule Mercedes 190 pour bloquer le Chauffeur du DG  de la BICIM. Ils lui retirèrent le véhicule plus une somme de 300.000 francs CFA et des tickets d’essence avant de disparaitre dans l’obscurité en direction de Sénou. Quelques minutes plus tard, le Caporal d’Aviation Sory Ibrahim Bathily fut intercepté au poste de contrôle de Dialakoroba conduisant le véhicule « PRADO V8 », immatriculé AF-9436-MD qu’il venait d’enlever en complicité avec deux autres soldats.  Alors Sory, au volant dudit véhicule, prit la direction de Bougouni en compagnie d’un revendeur de véhicules notoirement connu, en l’occurrence le nommé Seydou Traoré qui, dès l’arrêt du véhicule, est parvenu à s’enfuir. Lors de son interrogatoire qui a eu lieu immédiatement à la Brigade Territoriale de Faladié, il soutenait avoir planifié cette opération avec le soldat de 1re Classe Kalifa Diarra et Seydou Sanogo contre la somme de 300.000 francs CFA que le revendeur de véhicules, Seydou Traoré, devait lui payer à Bougouni. Par ailleurs, il y a lieu de noter qu’auparavant Modibo Kéïta, Ingénieur conseil, domicilié à Magnambougou, a été, lui aussi, victime, le 24 mars 2013, dans les même circonstances, de l’enlèvement de son véhicule Toyota Prado avec le même mode opération. Et il a eu à déclarer que Sory Ibrahim Bathily fait partie de ceux qui l’avaient agressé pour lui déposséder de son véhicule d’une valeur de 30 millions de nos francs.

A la suite de l’enquête préliminaire, une information judiciaire fut ouverte contre le Caporal Sory Ibrahim Bathily pour vol qualifié et association de malfaiteurs.

Aux termes des dispositions de l’article 175 du Code pénal en vigueur au Mali, le crime d’association de malfaiteurs se définit comme étant toute «association formée ou une entente établie dans le but de préparer ou de commettre un attentat contre les personnes ou les propriétés ». Ce qui constitue, donc, une infraction,  une résolution ultérieurement prise entre deux ou plusieurs personnes pour agir et passer l’action ensemble. En la matière, il résulte des déclarations de l’inculpé et des victimes et surtout du mode opératoire que Sory Ibrahima Bathily a agi avec les soldats Kalifa Diarra et Seydou Sanogo. Que même si ces personnes n’ont jamais été retrouvées pour être inculpées, l’association de malfaiteurs qui est une infraction indépendante du crime perpétré ou projeté demeure toujours constituée. Il s’avère aussi que l’article 252 du Code pénal dispose : «quiconque a soustrait frauduleusement la chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol. Que l’article 253 du même Code punit de mort tout individu coupable de vol commis en bande ou à main armée ».

Le Rapport d’expertise médical établi le 21 septembre 2015 par le Lieutenant Soumaila Kéïta, Médecin chef de la Gendarmerie, Spécialiste en Médecine légale, ne relève aucune anomalie physique ou psychique pouvant influer sur la responsabilité du Caporal Bathily. Faits prévus et punis par les dispositions des articles 175, 252 et 253 du Code pénal.

Après son audition et la plaidoirie de son Avocat axée sur les circonstances atténuantes, le Caporal écope de 8 ans de prison ferme au lieu de 10 ans proposé par le Ministère public.

Dans la salle d’audiences, l’accusé a ainsi souillé l’image et la crédibilité de tous vaillants soldats maliens engagés au quotidien dans la sécurisation du pays et les populations avec leurs biens. Reste à savoir si après cette peine, s’il pourra réintégrer l’armée malienne ?

Puisque c’est au Mali, un pays où le ridicule ne tue pas, seul l’avenir saura nous répondre.

Mohamed BELLEM : LE COMBAT

Rédaction

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