jeudi 25 avril 2024
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Le Président de l’URP, Dr Modibo Soumaré : « Je dénonce et mets en garde les politiciens qui veulent tisser des amitiés avec les ennemis de la nation pour des intérêts sordides»

LE COMBAT : Quelle analyse faites-vous de la situation sociopolitique du Mali ?

Dr Modibo Soumaré : Le constat est amer. Malheureusement, c’est la réalité. Il a manqué de dialogue et d’intelligence dans l’application de l’Accord d’Alger. La classe politique a fait preuve de beaucoup d’amateurisme. En plus, il existe un cafouillage dans la gestion au niveau du pouvoir ; car, on a changé constamment de capitaine à la tête du Haut Représentant spécial du Chef de l’Etat pour le dialogue. Aussi, on a mis trop de temps dans le processus d’application de l’Accord. Surtout en ce qui concerne le désarmement des rebelles. On a été d’un laxisme déconcertant. Du coup, notre pays est tombé de Charybde en Scylla.

Le climat de guerre civile que nous vivons est inacceptable et n’est pas sorti d’une génération spontanée. Le pays est au bord du précipice et ceux qui pensent qu’ils gagneront en se radicalisant du côté du pouvoir comme dans celui de l’opposition se trompent. Nous sommes dans un pari perdant-perdant.

Quelles solutions préconisez-vous pour sortir le pays de cette situation critique?

Mes camarades et moi avons créé le Mouvement ‘‘Tabale Tarata Wule’’ dans le sens de l’apaisement du climat social et du soutien à l’Armée malienne. La solution que nous proposons est que le Chef de l’État, en tant que père de la nation, doit désamorcer la crise. Il doit user de sa sagesse pour unir les Maliens autour d’une cause plus réaliste. Il doit œuvrer à la libération de Kidal et à l’équipement de l’Armée. Et aussi de s’implique dans la révision du mandat de la MINUSMA. Le Président de la République doit retirer le projet de constitution et le renvoyer à une seconde lecture en associant l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile. Le retour de l’Administration et de l’Armée à Kidal, le désarmement des rebelles et de toutes les milices ainsi que le retour des réfugiés doivent être des conditions non négociables dans l’application de l’Accord d’Alger. Je dénonce et mets en garde les politiciens qui veulent tisser des amitiés avec les ennemis de la nation pour des intérêts sordides.

Quel appel avez-vous à lancer aux Maliens?

J’ai plusieurs appels à lancer. D’abord, les politiques, les chefs traditionnels et les notables doivent se tenir loin des jeux et enjeux politiques au risque de se décrédibiliser et, pire, de créer un vide quant à la question d’arbitrage dans notre pays. Je demande aux politiques de ne pas participer à l’effondrement de notre pays qui ne fera que créer plus de malheur, de douleur et de misère.

Encore, une fois, je dis solennellement au Président de la République qu’il est le seul à avoir les clés du problème et d’user de ses prérogatives pour nous sortir de cette situation de pré KO.

Réalisée par Salimata Fofana : LE COMBAT

 

Rédaction

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