mardi 10 décembre 2024
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Conférence d’entente nationale : Une semaine de sacrifice des FAMA sur les autels Iyad et Kouffa

En faisant de la nécessité de négocier avec le Prédicateur radical Amadou Koufa et le Chef islamique d’Ançardine Iyad Ag Ghali, l’une de ses recommandations majeures, la Conférence d’entente nationale sur laquelle les rideaux sont partiellement tombés, le dimanche dernier, s’inscrit, certes, dans le cadre de la recherche des solutions pour le retour définitif de la paix dans Nord et le Centre du pays ; mais, force est de constater qu’elle n’honore en rien la mémoire des fils du pays tombés dans les multiples attaques perpétrées et revendiquées par ces deux bourreaux. Ceux-ci n’étaient pas, bien attendu, présents sur les berges du Djoliba lors de ces assises nationales, mais, leur hargne contre la paix au Mali a fini par avoir des échos dans un Palais de la Culture ayant vibré sous leur hantise. Et, ce, au grand dam des veuves et orphelins assoiffés d’un semblant de compensation devant venir de la part des décideurs politiques pour atténuer, tant soit peu, leur amertume.

 

Hélas, ces infortunés de veuves et d’orphelins faits involontairement par des Militaires et Gendarmes, tombés sous les coups djihadistes, n’auront rien trouvé à mettre sous la dent, du moins par le truchement de cette conférence d’entente nationale qui entérine, au contraire, le sacrifice que les forces vives de la nation, en général, et les autorités, en particulier, ont fait de leurs maris et pères. Loin de nous l’idée de susciter des réactions de va-t-en-guerre chez les victimes collatérales de ces nombreuses  pertes en vies humaines enregistrées dans les rangs des forces armées et de sécurité maliennes face au terroristes d’Amadou Koufa au Centre et d’Iyad Ag Ghali au Nord ; mais il est presqu’évident de reconnaître que ces victimes auraient pu, à l’issue de cette fameuse Conférence d’entente nationale,  s’attendre à autres formes de résolutions de la crise que l’engagement des négociations avec ces deux terroristes.

Un renforcement des capacités militaires de l’Etat malien devant lui permettre de mieux faire face au terrorisme, moins de dépendance vis-à-vis de la France, par exemple, pour disposer de plus de mains libres dans les prises de position radicale ; telles devraient être des résolutions qui pouvaient quelque peu soulager les nombreux cœurs attristés ayant placé leur espoir sur les discussions passées au Palais de la Culture Amadou  Hampâté Ba. Tel n’a, malheureusement, pas été le cas. L’Etat malien, appuyé par la majorité présidentielle lors de ces pourparlers, ont bien fait la preuve qu’ils sont bien conscients de leurs moyens limités et de leurs mains liées dans la gestion de la crise politico-sécuritaire dont les fils du pays font les frais. Ils n’ont pas su peser dans la balance les Recommandations en les orientant vers des mesures susceptibles de panser les plaies. Les participants ont plutôt choisi de crever l’abcès chez les familles éplorées maliennes avec ce souhait d’engager des négociations avec le Chef d’Ançardine et celui du Front de libération du Macina. Cette annonce doit retentir comme une trompette de la victoire dans la planque de ces deux terroristes qui pourront, partant de là, se targuer d’avoir été incontournables dans la résolution probable de la crise malienne. Au même moment, cette même annonce se sera conçue par les victimes maliennes comme un abandon de l’Etat.

Même si, pour l’instant, cette négociation à engager ne fait figure que d’une simple proposition de Résolution à murir par des Experts avant toute concrétisation, l’Histoire aura déjà retenu que le Président de la République qui a toujours clamé à qui voudrait l’entendre qu’il ne négociera pas avec les «bandits», ne s’y est pas catégoriquement opposé comme on pouvait s’y attendre. C’est dire qu’il y a longtemps que le Chef suprême des armées de notre pays a changé de fusil d’épaule par l’adoption des tons beaucoup plus doux dans son vocabulaire. Quitte aux FAMA, décimées, de se morfondre sur leur triste sort ; car, Dieu seul sait de quoi se feront ces négociations si elles devraient finir par avoir droit de cité.

Katito WADADA : LE COMBAT

Rédaction

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