Après la chute du régime IBK par des militaires le 18 août dernier, la junte, les mouvements politiques et société civile se sont donné rendez-vous au CICB, samedi 5 septembre 2020 pour travailler ensemble sur les modalités et la forme que sera la transition attendue dans les jours à venir au Mali.
L’inquiétude des uns et autres sur la possibilité d’une rencontre entre la junte et les mouvements politiques et société civile, notamment par le report d’une première pour des raisons organisationnelles, a finalement pu voir le jour le samedi 05 septembre au CICB. La difficulté des concertations réside à peu près à deux niveaux essentiels à savoir : réunir les mouvements politiques (opposition et majorité) et aussi la venue des membres du mouvement de coordination d’azawade (CMA) qui, si nous n’abusons pas, ont eu quelques difficultés avec les militaires lors du pouvoir d’IBK, des difficultés par rapport à l’accord de paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger de 2015. Cette rencontre était aussi difficile pour les mouvements politiques surtout la majorité présidentielle, qui ont condamné le coup d’État du 18 août dernier et demandé en son temps le retour à l’ordre constitutionnel. Également, la présence des groupes d’autodéfense dont beaucoup parmi eux étaient contre les méthodes utilisées dans la lutte antiterroriste était un évènement marquant de la concertation nationale. Même si, pour l’heure, d’aucuns voient d’un mauvais œil ces assises du fait que des incompréhensions ont été observées deçà et delà. Des choses, que nous estimons, n’ont rien d’exceptionnel dans les toutes grandes rencontres qui font l’histoire. Les grands évènements historiques ont toujours leur première difficulté avant que les personnes comprennent l’importance de ce qui les réunit. Pour des optimistes, c’est une réussite lorsqu’on regarde de près les composantes de cette rencontre. On s’en rend compte après à la tâche du CNSP d’organiser une telle concertation surtout en pareil moment où le pays se trouve confronter à d’énormes problèmes. C’est face à l’urgence que ces différentes composantes divergeant dans leurs idées se sont retrouvées pour mettre le Mali avant eux. Nous espérons qu’à la fin de ces rencontres, nous en sortirons tous victorieux.
Lansine Coulibaly