Considérant la falsification de l’Histoire du Peuple Tamasheq noir dans son ensemble faite par le colonisateur français et le traitement d’exclusion et de mépris dont il est encore victime, les Responsables de l’Association pour la Promotion de l’Émergence Sociale de la Communauté Noire Kel Tamasheq, dénommée Kel AHISQ, qui se traduit en français par ceux de l’arbre, étaient face à la presse, le week-end dernier.
Le samedi 28 avril dernier, à la Maison de la Presse, le Président de la Communauté Noire Kel Tamasheq, Aboubacrine Mohamed Cissé, entouré de son Secrétaire Général, Almaïmoune Ag Almoustapha, et le Secrétaire chargé des Droits Humains du Bureau Exécutif de l’Association, Alhousseïni Diabaté, ont animé conjointement une conférence de presse.
Après avoir passé en revue l’historique de la naissance de cette association, lancée le 12 juillet 2016, les conférenciers ont précisé que leur association a pour credo le respect de l’Unité nationale, l’intégrité territoriale, le principe républicain et la laïcité de l’État malien.
Outre ces principaux conférenciers, on notait la présence massive des membres du Bureau exécutif national ; des leaders religieux des sages et des jeunes de la Communauté Noire Kel Tamasheq à Bamako.
Cette rencontre a été mise à profit pour mettre à la disposition des journalistes la déclaration et les recommandations issues du premier congrès ordinaire de l’association, tenu en mars dernier.
En fait, le but de conférence de presse est d’attirer l’attention des autorités politiques nationales et l’opinion internationale sur les conditions de domination, d’exploitation de l’Homme par l’Homme, d’exclusion sociopolitique, d’esclavage, d’exclusion, etc., dont est victime cette communauté sur uniquement la base de la couleur de leur peau. Ce, jusqu’en cette pleine période du 21e siècle. Une communauté ségréguée, marginalisée, privée de tous les privilèges politiques notamment à cause de la couleur de la peau. C’est un esclavage entretenu depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours. En fait, le drame est qu’un traitement préférentiel est fait à ceux qui ont pris les armes contre la République au détriment d’eux qui sont restés loyaux, respectueux des vertus de l’Unité nationale, de l’intégrité territoriale, de la laïcité et du caractère républicain de l’État malien. Ce Bureau Exécutif a toujours dit oui pour une gestion égalitaire des communautés maliennes, à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale avec une participation inclusive de toutes les communautés composantes du Peuple malien. Le Bureau Exécutif national, dans la déclaration et les Recommandations issues du dernier Congrès, a demandé la prise en compte de la Communauté noire Kel Tamasheq dans les différentes commissions de mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale.
Enfin, elle a formulé la pertinente observation selon laquelle la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale ne peuvent se construire qu’avec l’ensemble de tous les fils du Mali. Dans ces recommandations, la Communauté a demandé le Gouvernement de tenir compte de la spécificité de la Communauté Tamasheq dans son ensemble, dans tous les actes de gouvernance et d’amélioration de la vie socio-économique des communautés, de diligenter l’adoption et la promulgation de la loi criminalisant l’esclavage par ascendance et d’assurer la promotion des cadres de cette Communauté aux fonctions supérieures de la République et de veiller à la suppression dans tous les documents officiels et dans les rencontres de l’usage de tous les termes péjoratifs à l’encontre de cette communauté. Les conférenciers insistent sur la nécessité voire obligation d’opter par l’État malien pour les dispositifs positifs et contre les méthodes ou l’emploi des termes discriminatoires, avilissants et dégradants comme Bella, Askiw ou Akli contre cette brave et innocente communauté.
En conclusion, c’est pour toutes ces raisons que la Communauté Noire Kel Tamasheq a décidé de prendre en charge son destin à travers la création d’une association dénommée « KEL AHISHQ » afin d’alléger sa misère et les stéréotypes de ses enfants.
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