Mark Zuckerberg, le jeune patron de Facebook, est à la nouvelle économie ce que fut Ben Bernanke au monde de la finance. En effet, le Président de la Réserve Fédérale américaine – FED -, l’équivalent de la Banque Centrale (remplacé par Janet Yellen depuis le 31 janvier 2014), était un homme extrêmement puissant, à la parole rare mais toujours attendue. Le moindre de ses propos enrhumait Wall Street et pouvait provoquer des fluctuations imprévisibles des cotations boursières. Donc un homme très puissant et unanimement respecté dans l’univers impitoyable de la haute finance ! Apparemment, le patron de Facebook voudrait labourer les terres de son célèbre aîné en faisant des déclarations tout aussi rares mais à forte magnitude qui feraient pâlir de jalousie les séismes les plus puissants. Tenez, dernièrement, le magnat de la nouvelle économie prédit ni plus ni moins la mort de l’écrit au profit de la vidéo. C’est ce que lui prête Maxence Fabrion dans un court article publié le 15 juin 2016 sur le site de Frenchweb. « Ecrire des romans pour raconter ses péripéties personnelles, ce sera bientôt du passé », note l’auteur. Fort de ses 1,65 milliard d’utilisateurs actifs mensuels, le réseau social de Mark Zuckerberg estime que l’écrit va disparaître de sa plateforme dans les 5 ans à venir, selon une information rapportée par le site spécialisé Quartz.
«Facebook sera définitivement mobile et probablement entièrement vidéo», a ainsi déclaré Nicola Mendelsohn, en charge des opérations du réseau social pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, à l’occasion d’une conférence à Londres le mardi dernier. Et d’enfoncer le clou : «Chaque année, nous voyons une diminution du texte… Si je devais parier sur quelque chose, je dirais : la vidéo, la vidéo, la vidéo.» Et ce n’est pas tout ! En effet, l’auteur de l’article précise que ce « virage de Facebook a pris forme l’an passé avec l’explosion de la vidéo sur la plateforme. En novembre dernier, Mark Zuckerberg lui-même avait annoncé que près de 8 milliards de vidéos étaient visionnées chaque jour sur Facebook, contre «seulement» 4 milliards six mois auparavant. Selon un des lieutenants de Zuckerberg, «La meilleure façon de raconter des histoires dans ce monde, où tant d’information vient à nous, c’est la vidéo. Elle apporte tellement plus d’informations dans un délai beaucoup plus rapide. Donc en fait, cette tendance nous aide à digérer l’information». Les grandes manœuvres ont déjà débuté dans ce sens et depuis plusieurs mois, le géant du réseau social s’est positionné sur le marché de la vidéo en direct avec le lancement de Facebook Live, annonce Nicola Mendelsohn. Selon ce responsable, cette initiative constitue une première qui devrait en amener d’autres, à l’image de la réalité virtuelle et de la vidéo à 360 degrés qui va devenir «monnaie courante» sur le réseau social. Mais rassurez-vous, c’est n’est pas demain qu’on va enterrer l’écrit. Il a encore de beaux jours devant lui et tous les férus de l’écrit peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Si vous avez des projets éditoriaux, c’est plus que jamais le moment de les mettre en œuvre et de participer modestement à la construction de la nouvelle société de l’information et des savoirs qui, pour nous autres, reposera encore pour longtemps sur l’écrit. En attendant, observons les géants de la nouvelle économie s’étriper à mort. En effet, Facebook livre un combat de gladiateurs à Snapchat qui a commis le crime de lèse-majesté de refuser une offre de rachat à lui faite par Marc Zuckerberg en 2013. Or, disent les spécialistes, « l’application mobile fondée par Evan Spiegel et Bobby Murphy a réussi le tour de force de transformer la vidéo en véritable outil de messagerie instantanée depuis son lancement en 2011. Aujourd’hui, plus de 10 milliards de vidéos seraient visionnées chaque jour sur la plateforme par les 100 millions d’utilisateurs quotidiens de Snapchat. De plus, l’application californienne voit la croissance de son trafic vidéo augmenter plus rapidement que celle de Facebook ». Pour conclure, il faut savoir qu’au premier trimestre 2016, la plateforme de Mark Zuckerberg a triplé ses profits qui ont atteint 1,51 milliard de dollars pour un chiffre d’affaires de 5,38 milliards de dollars, en progression de 51% sur un an. Quand on dort sur un tel matelas de dollars, on peut défendre l’indéfendable et avoir les rêves les plus fous.
Serge de MERIDIO