vendredi 19 avril 2024
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CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MALI : Le visa chinois au centre d’une bombe

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) dirigée par Youssouf Bathily n’est pas irréprochable en terme de délinquance financière. Car la Commission chargée de la réception et du traitement des dossiers des commerçants demandeurs de visa chinois, sabote l’effort du ministre du Commerce, Porte-parole du Gouvernement Abdel Karim Konaté, qui organise et assainit ce milieu. Pour beaucoup de commerçants, l’inscription sur la liste des demandeurs de visa chinois (travail confié à ladite commission par le ministre Konaté) est devenue un fonds de commerce pour certains membres de la commission. Pour mettre un terme à cette pratique, un groupe de commerçants travaille activement sur la mise en place d’un collectif qui engagera, dans les jours à venir, le combat pour la dissolution de la commission. Selon les membres du groupe, toutes les preuves sont réunies pour démasquer les « marchands de visa chinois » au sein de ladite commission.

Les conséquences de ces pratiques mafieuses sont indescriptibles selon les demandeurs de visas chinois. Et pour cause, pendant que les dossiers de certains dorment depuis 3 mois dans les tiroirs, d’autres commerçants comptabilisent plus de trois voyages en Chine pendant la même période. Leur seul tort est de ne pas glisser de pots-de-vin aux agents chargés de l’enregistrement des demandes. Selon les commerçants plaignants, pour que ton nom figure sur la liste de la Commission, il faut débourser entre 200 000 F CFA et 300 000 FCFA.
Face à ces pratiques, qui dévient la Commission de sa mission initiale (faciliter le traitement des dossiers des demandeurs de visa chinois), les commerçants veulent obtenir la dissolution pure et simple de la Commission et le retour à l’ancienne méthode. A savoir : laisser les commerçants aller chercher eux-mêmes les avis à l’Ambassade de la Chine.
Autre grief des demandeurs de visa : la falsification de la liste approuvée par le cabinet du ministre du Commerce au moment du transfert des dossiers à l’Ambassade de Chine. Ainsi, la liste approuvée par le cabinet du ministre à travers sa lettre de garantie est changée en cours de route entre le ministère et l’Ambassade de la Chine. Le ministre Konaté est-il au courant de cette pratique?

La colère des commerçants de la diaspora
Dès sa mise en place, le collectif contre les marchands de visas chinois, qui regroupe aussi des commerçants maliens de l’étranger, entend livrer la bataille contre les tracasseries administratives d’acquisition de visa chinois. Car selon les frondeurs, la procédure de demande de visa est aujourd’hui très coûteuse en temps et en dépenses pour les commerçants maliens de l’étranger. A en croire les commerçants concernés, avant, il suffisait d’envoyer son passeport pour avoir le visa. Mais aujourd’hui, avec l’institution de la prise d’empreintes par l’Ambassade de la Chine, les commerçants sont obligés de se déplacer personnellement à Bamako, en cas de besoin de visa. « Une seule prise d’empreintes ne suffit pas. Tu es obligé de fermer ta boutique pour venir à l’Ambassade de la Chine à Bamako autant de fois que tu auras besoin de visa. Et cela, pour un mois de séjour en Chine. En cas de besoin, il te faudra revenir encore à l’Ambassade. C’est insupportable», regrette Ladji Seck. Conséquence, explique-t-il, beaucoup de commerçants maliens vivant à l’extérieur du pays commencent à bouder le passeport malien au profit de celui de leur pays d’accueil.
Youssouf Z Kéïta INFO SOIR

Djibril Coulibaly

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