Ils avaient bien averti lorsque le matériel électoral était envoyé et qu’ils portaient le nom de la région de Tombouctou. Les leaders communautaires ont virtuellement contesté la décision du gouvernement malien laissant entendre qu’ils ne voteront pas. Malheureusement, le mardi soir, un groupe d’hommes armés non identifiés a fait irruption nuitamment au gouvernorat. Ils ont pu fuir avec des véhicules et armes.
Selon le récit des faits, « le 18 mars 2020, vers 03h 00mn, des individus armés ont attaqué le gouvernorat de Taoudeni pour attacher les deux hommes de garde… Bilan : deux PM, quatre véhicules dont le véhicule v8 du gouverneur emportés », d’après la note d’information.
Selon les confrères de Nord sud journal, le gouverneur de la région, Mohamed Ould Abdrahmane a confirmé l’information, mais ignore cependant les commanditaires de cette attaque.
Notons qu’il y a de cela une semaine que les populations de la commune de Salam dans la région de Tombouctou, transformée en région depuis 2018, ne bénéficient pas encore de statut région. Lors de ces élections, le gouvernement malien a rattaché cette commune au cercle de Tombouctou d’où la frustration totale de ces populations.
Bien qu’il soit défini par le ministère de l’Administration territoriale récemment que les élections législatives ne pourront pas se tenir dans les nouvelles régions telles que Taoudéni et Ménaka, comme ce fut lors de l’élection présidentielle, les populations locales sont loin d’entendre raison. Particulièrement celle de la commune de Salam (Taoudéni) érigé en région en 2015. Le gouvernement a maintenu l’ancien découpage électoral, c’est-à-dire ; rattaché la commune de Salam qui représente aujourd’hui les 90% de la région de Taoudéni, au cercle de Tombouctou pour élire le député de Tombouctou. Le 7 mars dernier, dans la ville de Tombouctou, des chefs des tribus et leaders de la commune de Salam ont tenu une rencontre au cours de laquelle il a été expliqué à la population que les élections législatives se tiendront dans le cercle de Tombouctou, car la région de Taoudéni n’a pas été prise en compte dans ces législatives par le gouvernement malien. Une décision, visiblement qui n’a pas du tout intéressé la population. « Nous avons réuni tous les chefs de tribus de la commune de Salam et des autres localités faisant partie de la région de Taoudéni. Nous leur avons montré les urnes et les cartes d’électeurs que le gouvernement nous a envoyées pour tenir des élections, non pas en tant que région de Taoudéni, mais plutôt en tant que commune de Salam faisant partie du cercle de Tombouctou », a expliqué, Lehbib El Oumrani, chef de fraction de Oulad Oumrane, et chef de section du RPM à Taoudéni. Révoltés, les chefs des fractions ont décidé de ne pas participer à ces élections législatives. « Le gouvernement a rendu opérationnelle notre région de Taoudéni. Nous avons des collectivités, des préfets, et quand il y a des élections, on nous rattache toujours à Tombouctou », rouspète Lehbib El Oumrani. Cette attaque est donc incompréhensible dans la mesure où la population n’était pas partante pour ces élections. S’agit-il d’un complot, ou une opération des bandits ?
K. Komi