Cinq personnes, un policier et quatre civils, ont été tuées dimanche très tôt dans une attaque menée par des djihadistes présumés contre un poste de contrôle à Bougouni, dans le sud du pays.
Habituellement plus épargné par de tels actes que d’autres parties du pays, a indiqué un responsable des services de sécurité, l’insécurité prend de l’ampleur dans le sud du pays. Le poste situé près de la ville de Bougouni, à une centaine de kilomètres des frontières ivoirienne et guinéenne, a été attaqué entre 3H30 et 4H00 (locales et GMT) par des hommes armés non identifiés, mais présumés djihadistes, a dit ce responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat selon une pratique systématique pour de tels faits.
Un élu local, tenant lui aussi à rester anonyme, a confirmé l’attaque en précisant qu’elle visait un poste mixte de la police et des services forestiers. Le poste est placé sur un important axe de circulation entre le Mali et la Côte d’Ivoire.
L’attaque est survenue le jour où les Chefs d’État ouest-africains se réunissaient au Ghana pour examiner les récents développements politiques au Mali, avec la stabilité de ce pays et de tout le Sahel comme l’une des grandes préoccupations de ce Sommet extraordinaire.
Le Mali vient d’être le théâtre d’un deuxième coup d’État militaire en neuf mois. Ce pays en proie à une profonde crise aux multiples dimensions sécuritaire, politique, économique, depuis le déclenchement de rébellions indépendantistes et djihadistes dans le nord en 2012. Les agissements de groupes armés, affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique ainsi que les violences en tous genres, se sont propagés vers le centre du Mali ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, malgré l’engagement de forces onusiennes, françaises et africaines.
Les voisins du Mali s’inquiètent d’une progression djihadiste vers le sud, relativement épargné, mais où sont présents des groupes proches du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM selon son acronyme arabe), affiliés à Al-Qaïda.
BK LE COMBAT