L’Organisation internationale de la francophonie a suspendu le mardi dernier, le Mali de ses instances et a appelé à la libération du président Ibrahim Boubacar Keïta renversé par un coup d’État militaire le 18 août. Le sommet des chefs d’État de la CEDEAO initialement prévu mercredi a par ailleurs été repoussé à vendredi.
C’est au tour de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) de réagir sur la situation au Mali. Le Conseil permanent de la francophonie (CPF), réuni en session extraordinaire en visioconférence, mardi 25 août, a « décidé de prononcer la suspension du Mali de la francophonie tout en maintenant les actions de coopération bénéficiant directement aux populations civiles, ainsi que celles concourant au rétablissement de la démocratie », indique l’organisation dans un communiqué.
L’organisation appelle à la libération du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), renversé le 18 août et retenu depuis, « ainsi qu’à la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un gouvernement de transition conduit par une autorité civile ». Le communiqué exprime l’intention d’envoyer dans les prochains jours une délégation de haut niveau à Bamako afin d’évaluer la situation.
La CEDEAO, qui a également suspendu le Mali de ses organes de décision et même décrété un embargo, a envoyé ces derniers jours à Bamako une délégation devant œuvrer à un rétablissement « immédiat » du président Keïta et de l’ordre constitutionnel. La délégation et la junte se sont séparées lundi sans accord clair sur les conditions d’une transition.
La délégation doit à présent rendre compte à la CEDEAO, mais elle a exprimé l’espoir que la junte accède sous 24 ou 48 heures à sa demande d’une transition limitée à environ un an ou moins et conduite par une personnalité civile, ou au pire des cas, un militaire retraité. À ce jour, la junte n’a fait aucune annonce dans ce sens.
Le sommet des chefs d’État de la CEDEAO initialement prévu hier mercredi a été repoussé à vendredi, selon l’organisation de l’Afrique de l’Ouest.
Les dirigeants sont censés y examiner la nécessité de maintenir ou non, voire de renforcer des sanctions déjà prises, comme la fermeture des frontières des États membres avec le Mali et l’arrêt des flux financiers et commerciaux.
La CEDEAO quant à elle refuse catégoriquement toute forme de légitimité aux militaires putschistes. Malgré cette situation, la junte a déjà reçu presque la quasi-totalité des diplomates en poste au Mali.
Bourama Kéïta