« Pas d’exactions constatées pour l’instant, mais des manquements aux consignes militaires », sur les récentes allégations d’exactions attribuées aux FAMA sur les populations civiles du centre du pays. L’information a été donnée au cours d’un point de presse, animé le vendredi 26 juin 2020, à la Direction de l’Information et des Relations publiques de l’armée (DIRPA) par le Colonel-major Yacouba Sanogo, Sous-chef d’État-major chargé des Opérations à l’État-major Général des Armées ; le Colonel Patrice Dembélé, Conseiller Juridique auprès du Chef d’État-major Général des Armées ; et le Colonel Major Diarran Koné, Directeur de la DIRPA fait la lumière.
À l’entame du vif du sujet, les Colonel Major Diarran Koné, Directeur de l’Information et des Relations publiques de l’armée DIRPA a précisé mettre toute la lumière sur l’affaire portant sur les allégations d’exactions mettant en cause trois détachements FAMA du théâtre Centre de l’Opération Maliko, circulant dans les réseaux sociaux.
Face à ces allégations, une première délégation d’enquêteurs, informe-t-il, est revenue des trois localités concernées et une seconde délégation y est envoyée. Les autorités militaires ont indiqué qu’aucun militaire «coupable» ne sera protégé. Cependant, a ajouté le Col/Maj Koné, il faut faire attention aux «actes de perfidie» en zone de guerre.
Selon l’armée, à Niangassadiou (cercle de Douentza), le 03 juin 2020, dans le secteur 4 de l’Opération Maliko, une patrouille FAMa a été accrochée à l’entrée de la forêt au sud du village. «La patrouille a riposté», restitue le Colonel-major Yacouba Sanogo, Sous-chef d’état-major chargé des opérations. Dès sa rentrée dans le village, plusieurs motocyclistes se sont enfuis en direction de la forêt. La patrouille FAMa s’est lancée à leur poursuite jusqu’à la lisière de la forêt où, elle a essuyé des coups de feu. Les FAMa ont rompu le contact et ont continué leur progression.
À Binédama (cercle de Koro), le 05 juin 2020, toujours dans le secteur 4 de l’opération Maliko, un détachement FAMa a été pris à partie à la hauteur de la forêt Lowakandé. Après la riposte, la patrouille a procédé à une reconnaissance offensive et une fouille de la forêt a permis de retrouver des engins explosifs. Arrivée au village de Binedama, la patrouille a essuyé des coups de feu, et a immédiatement riposté, occasionnant la mort d’un suspect et la saisie de trois fusils automatiques (FSA), un maillon de mitrailleuse PKM, des munitions de type 7,62 mm et une tenue d’opérations FAMa. Deux suspects arrêtés, le même jour, aux alentours du village de Karakindé, ont été remis à la prévôté. «Les deux suspects ont été libérés par la suite», dira le Colonel-major Yacouba Sanogo.
Selon le Sous-chef d’État-major chargé des opérations, le troisième fait impliquant les FAMA a eu lieu le samedi 06 juin, dans le secteur 5 de l’Opération Maliko. Un détachement FAMa de Diabaly avait reçu pour mission de rechercher deux véhicules enlevés à la suite de l’attaque du poste de Sarakala (Markala). Au cours de cette mission, 09 suspects terroristes ont trouvé la mort à Massabougou, cercle de Niono, dans des conditions qui «restent encore à déterminer».
En effet, le Colonel Patrice Dembélé, Conseiller juridique auprès du chef d’État-major Général des Armées, a annoncé les dispositions prises depuis le lancement des accusations. « Dès l’annonce des allégations, le commandement a fait suspendre les opérations qui étaient en cours dans les zones concernées», a-t-il martelé. Aussi, le Conseiller juridique a évoqué que les unités en cause ont été rappelées et leurs responsables convoqués pour être entendus. Il leur a été aussi instruit de produire leur rapport circonstancié.
Selon le Commandant du Théâtre Centre, le Colonel Patrice Dembélé d’autres mesures prises ont été prises et instruites aux commandants des Légions de Gendarmerie de Mopti et de Ségou, dont l’ouverture d’enquête sur les faits intervenus dans leurs zones de compétence respectives. Le jeudi 11 juin, l’État-major Général des Armées a dépêché des commissions d’enquête de commandement sur le terrain.
« Pour le moment, les missions n’ont pas relevé d’exactions même si des manquements de consignes militaires ont été notés dans le secteur 5», a-t-il conclu.
Aïssétou Cissé