Ces quatre policiers, suspendus depuis jeudi de leurs fonctions, font l’objet d’une enquête pour « violences » et « faux en écriture publique », dans le cadre d’une affaire ayant provoqué un scandale national.
La garde à vue des quatre policiers interrogés dans l’enquête sur le passage à tabac de Michel Zecler samedi 21 novembre a été prolongée ce samedi de vingt-quatre heures, a indiqué le parquet de Paris à l’Agence France-Presse (AFP).
Ces quatre policiers, suspendus depuis jeudi de leurs fonctions, avaient été placés en garde à vue vendredi après-midi dans les locaux de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. Une enquête a été ouverte mardi pour « violences » et « faux en écriture publique » contre les quatre policiers en question, dans le cadre de cette affaire, qui a provoqué un scandale national et déclenché une crise politique.
Dans les images de vidéosurveillance dévoilées par le site Loopsider, Michel Zecler, un producteur de musique noir, est roué de coups par trois fonctionnaires de police dans l’entrée d’un studio de musique du 17e arrondissement de la capitale. Ces trois policiers, au cœur de la scène, sont notamment entendus pour « violences volontaires, en réunion, avec arme et à caractère raciste ».
Grenade lacrymogène lancée dans un lieu clos
Concernant le quatrième policier en garde à vue, Hugues R., son avocat Bruno Beneix-Christophe a expliqué à l’AFP qu’il s’agissait de « faits distincts ». Il est soupçonné d’avoir lancé une grenade lacrymogène dans le studio de musique. « Il n’a pas été en contact direct avec Michel Zecler », est « seulement arrivé en renfort » et ne « peut pas être concerné par les accusations de racisme », a-t-il insisté.
Alors qu’une seconde vidéo diffusée par Loopsider montre que M. Zecler a été également frappé dans la rue par l’un des trois policiers, sans réaction apparente de plusieurs autres qui l’entouraient, Me Beneix-Christophe a indiqué qu’Hugues R. se trouvait « un peu à l’écart dans la rue » et « n’était pas dans les intervenants » à ce moment-là.
A la suite de son agression, Michel Zecler avait dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte samedi 21 novembre par le parquet de Paris pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ». Mais l’enquête a été classée sans suite et a laissé place à l’ouverture, mardi, d’une nouvelle procédure, à l’encontre des policiers cette fois, pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » et « faux en écriture publique ».
« On m’a dit “sale nègre” plusieurs fois et en me donnant des coups de poing », a dénoncé jeudi la victime en venant porter plainte avec son avocate, Me Hafida El Ali, au siège parisien de l’IGPN. « Je voudrais juste que le travail (de l’IGPN, ndlr) soit fait », a dit M. Zecler au sortir de sa déposition. « Je n’ai aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté.