La Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille du Mali, Mme Sangaré Oumou Ba, sera à la tribune de l’ONU, aujourd’hui. C’est dans le cadre de la 61e session de la Commission de la Condition de la femme à New -York. A cette occasion, elle va expliquer les avancées de l’autonomisation de la femme malienne en mettant l’accent sur les défis à relever.
La Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, conduit une forte délégation malienne en mission aux Etats-Unis d’Amérique ; plus précisément, à New- York. C’est dans le cadre de la 61e session de la Commission de la condition de la Femme. Hier lundi, 13 mars, elle a pris part au siège de l’ONU, à la cérémonie d’ouverture des travaux de cette importante rencontre autour de l’ «Autonomisation économique des femmes dans un monde de travail en pleine évolution: comment tirer parti de la technologie et de l’innovation pour accélérer l’émancipation économique des femmes».
Aujourd’hui, mardi 14 mars, la Ministre Sangaré Oumou Ba plaidera la cause des femmes maliennes à cette importante session.
En effet, il a été démontré que les conditions d’aller á l’autonomisation économique des femmes via l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) sont, entre autres, l’accès á l’instruction, la lutte contre les violences sexuelles et le développement d’un environnement socio-économique et juridique favorable á la femme.
Cependant, la fracture numérique par rapport au genre constitue un problème majeur dans l’expression des potentiels féminins dans le développement économique du Mali. Cette fracture s’explique par plusieurs facteurs comme le faible niveau d’instruction de la femme, son statut socio-économique et les barrières législatives et règlementaires du pays.
Cette situation est accentuée par les avancées technologiques qui ont beaucoup révolutionné le monde du travail et de l’emploi surtout avec l’avènement de l’ordinateur et de l’Internet, creusant davantage l’écart entre les deux sexes en matière du travail et de l’emploi.
Mme Sangaré Oumou Ba va tenter de donner quelques réponses aux préoccupations évoquées au cours de cette rencontre ministérielle de haut niveau. Ainsi, elle expliquera comment les technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’innovation peuvent-elles booster l’autonomisation économique de la femme ?
Pour booster l’autonomisation économique de la femme, la Ministre malienne en charge de la promotion de la femme mettra à profit la prise en compte de la dimension genre dans les politiques, programmes et stratégies touchant les TIC. Pour ce faire, elle va se référer aux documents de politique nationale en matière des recherches scientifiques et de l’innovation dans le domaine de l’économie numérique.
Dans son plaidoyer, la Chef de la délégation malienne parlera de l’accès des femmes aux instances de prise de décisions à travers la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. D’ailleurs, cette loi a permis lors des dernières élections communales d’avoir 2830 femmes élues contre 927 en 2009. Elle va évoquer aussi le projet d’émergence des compétences féminines (PRECOFEM) avec comme objectif de contribuer à l’autonomisation des femmes.
Par ailleurs, en matière d’éducation, le département peut inscrire à son actif des actions d’instruction scientifique et technologique en faveur des filles et des femmes en intégrant les TIC aux programmes d’enseignement pour rendre les femmes plus conceptrices et gestionnaires qu’utilisatrices. Il y a également d’autres projets comme celui de l’autonomisation des femmes et des adolescentes au Mali avec l’UNESCO et certaines agences des Nations-Unies sur financement de KOICA, la mise en œuvre du Projet de la Délégation de l’Union européenne pour renforcer les capacités des enseignants sur les violences basées sur le genre (VBG), entre autres.
Les défis
La Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille du Mali, Mme Sangaré Oumou Ba, au cours de la session mettra l’accent sur les défis auxquels les femmes maliennes sont confrontées surtout dans le domaine des TIC. Si on sait qu’elles sont très peu à utiliser les TIC ; car, tout simplement la majorité étant analphabète et rurale.
Au Mali, il a été constaté que le statut socio-économique, éducatif et juridique des femmes ne leur permet pas de bénéficier pleinement des avantages des TIC entrainant les défis que sont, entre autres, la prise en compte systématique du genre dans les documents nationaux, l’alphabétisation des femmes, l’orientation des filles dans les filières scientifiques, techniques et technologiques, l’accès des femmes aux ressources et aux opportunités et le développement des stratégies pour l’accès du monde rural aux TIC.
Avec tous ces efforts consentis, le département garde l’espoir de voir s’améliorer les conditions des femmes du Mali à travers, notamment, la mise en œuvre du PRECOFEM, la mise en œuvre du programme d’appui à l’autonomisation économique des femmes rurales dans le contexte de l’insécurité alimentaire et de changement climatique, à travers l’extension des centres d’apprentissage et des «maisons digitales» et le renforcement des capacités en TIC. Parce que le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille est convaincu que l’avènement des TIC constitue une véritable révolution technologique appelant à modifier en profondeur nos modes de penser et d’agir à laquelle nos pays ne peuvent échapper. Pour lui, ce nouveau secteur peut contribuer à combler le déficit du développement, entre les nations d’une part et entre l’homme et la femme d’autre part, via un accès plus facile et équitable aux technologies et à l’information.
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