samedi 23 novembre 2024
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REGARD SUR LE MONDE : Que reste-t-il de la famille africaine ?

La famille est un sujet à la fois simple et compliqué. Elle est l’unité de base de toute société humaine. La conception de cette notion évolue au fil des époques et des continents. Les Occidentaux et les Africains n’en ont pas la même.

Pour les premiers, c’était et c’est toujours strictement restreint : père, mère, enfants. Pour les seconds, c’était plus vaste et c’est l’une des raisons pour lesquelles on parlait de « famille africaine ». C’est le père, la mère, les enfants, les cousins, les oncles, les tantes, etc.
Mais, la mondialisation aidant, la cellule familiale à l’africaine perd de son essence et tend à disparaître. On se réunissait par exemple pour manger ensemble mais maintenant, on le fait devant la télé ou la tête plongée dans son Smartphone oubliant les simples règles de la bienséance et de la communication.
La famille devient ainsi comme une station-service où les uns et les autres viennent se ravitailler et passer leurs chemins. Il est très rare de nos jours de voir des membres d’une famille causer ensemble, jouer en groupe ou encore partager des activités récréatives dans la joie et la bonne humeur.
Chacun se créé une petit bulle dans laquelle il s’enferme et mène sa petite vie en solitaire. On dirait même qu’on est parfois comme des adversaires dans une même famille. Les parents n’ont pas le temps de conseiller leurs enfants, les enfants ne s’approchent pas des parents pour leur poser des questions et apprendre ainsi à éviter les pièges de la vie.
Les liens sont coupés avec presque tout le monde. Même si on habite dans une même ville, on n’est pas obligé de se rendre visite, car dans le monde moderne, chacun a sa vie. En Afrique, vivre de cette manière en évitant les membres de sa famille est une vraie nouveauté et ne fait certainement pas partie de notre éducation et de nos traditions.
Faut-il donc suivre ces concepts qui nous poussent à restreindre notre cercle familial comme le font les autres ?
N’ayant pas la même culture, ni les mêmes réalités, nous n’avons aucun devoir de suivisme. La famille africaine est un village, une tribu où tout le monde est solidaire. C’est le socle de tout développement inter et intra personnel.
C’est le lieu où on apprend les règles de base de la vie en société. Alors, suivre aveuglément le diktat du monde moderne selon lequel loin de sa famille on réussit mieux serait une grave aberration. Ce faisant, l’on s’expose à la solitude, la tristesse et à l’oisiveté qui est mère de tous les vices.
Seul, on se perd, on s’égare, on ne peut avoir recours à cette petite lumière tutélaire qu’est la cellule familiale pour nous guider et nous conseiller ; pour nous apporter protection, soutien et amour ; pour nous tenir la main quand nous sommes épuisés ; pour nous rappeler à l’ordre quand nous perdons le Nord.
Même si la famille a connu beaucoup d’évolution et de changements au fil du temps, malgré le fait que beaucoup d’aspects de la famille africaine se sont « européanisés », elle restera toujours cette entité qui a fait la force des sociétés africaines, qui fait l’unité et la cohésion sociale.
Nous avons de très bonnes valeurs, ne les délaissons pas au profit de celles des autres même si les leurs ne sont pas forcément mauvaises, elles sont fortement inadaptées à nos réalités. Un proverbe africain résume fort bien cette situation en disant, « Une seule main ne peut attacher un fagot de bois » !
La famille africaine a toujours été nombreuse ! Puisse-t-elle rester ainsi pour ne pas être dénaturée !
Serges Kooko LE REFLET

Djibril Coulibaly

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