Samedi dans l’après-midi, les parents, anciens collaborateurs et patients de Docteur Sacko Diaka Diawara Médecin-ingénieur (Pédiatre et Gynécologue-obstétricienne de classe exceptionnelle 11ème Echelon à la retraite) lui ont rendu un dernier hommage lors d’une cérémonie funéraire, tenue dans sa famille paternelle à Ouolofobougou Bolibana.
« J’ai travaillée avec Dr Diaka des années durant à la Pédiatrie de l’Hôpital Gabriel Touré, elle se distinguait par son amour au travail et son sens de l’humilité » a témoigné Mme Sangaré Oumou Keita, infirmière à la retraite. Qui soutiendra lors des obsèques de Dr Sacko Diaka Diawara, que cette responsable du pavillon se mettait à l’écoute de tous ses collaborateurs. « Quant elle prenait son salaire, elle donnait une part à tous ses subalternes. Lorsque je lui demandais pourquoi elle fait ça, elle me répondait que le travail de la médecine constitue une œuvre commune ou chacun joue sa partition, du médecin au brancardier », a-t-elle révélé au micro devant l’assistance. D‘autres témoignages plus poignants venant des patients de cette femme médecin, rompue à la tâche ont été livrés et qui pourront servir de leçon à la nouvelle génération du corp sanitaire de notre pays.
Reconnue dans plusieurs ouvrages dont ‘’les femmes célèbres du Mali’’ de l’ex 1ère dame Adam Bâ Konaré, comme la première femme médecin du Mali, Dr Sacko Diaka Diawara, au regard de son parcours marquera à jamais l’histoire de la Médecine moderne au Mali. Epouse du premier chef de service ORL de l’Hôpital Gabriel Touré (Dr Mamadou Sacko) et mère d’un grand médecin en ORL (Dr Hamadou Sacko), Diaka Diawara relève du lot des premiers grands fonctionnaires maliens formés en URSS. Produit de la célèbre université de Moscou, où elle décroche à la Faculté de Pédiatrie de l’Institut de Médecine Pirogov son Doctorat en Médecine (spécialisée en Pédiatrie) en 1969. D’où le début pour elle d’une longue carrière au service du secteur de la santé malienne. Ainsi, de juillet 1969 à Mai 1974, elle sera chef de pavillon de la Pédiatrie de l’Hôpital Gabriel Touré, puis de Mai 1974 à Juin 1980, médecin chef du PMI de Badalabougou. Après de nombreux engrangés dans cette spécialité destinée aux enfants, elle décide d’ajouter une nouvelle corde à son arc. A corps défendant, Dr Sacko Diaka Diawara bénéficie d’un Congé de formation en Russie, qu’elle mettra à profit pour faire sa spécialisation et obtenir un PHD en Gynécologie et Obstétrique ( de juin 1980 à Octobre 1989. Elle décrochera tour à tour un Certificat de qualification en chirurgie (Janvier 1984), à l’Institut de Médecine Pirogov de Moscou (ex-URSS), suivront un autre Certificat d’études spécialisées en gynécologie et en obstétrique (Juin 1984) et un PhD en Gynécologie et en obstétrique, à l’Institut de Médecine Pirogov de Moscou (1987). Elle aura aussi des Certificats en cancérologie pour recherche scientifique (1985), en organisation de la santé, organisation internationale de la santé, Mai 1987(Paris). Dans la même lancée, elle détiendra entre autres un DEA en santé communautaire Avril 1988(Paris), un DEA en prévention des grandes endémies option prévention des maladies sexuellement transmissibles Juin 1989 (Paris). S’y ajoutent des Attestations d’études approfondies en : Médecine et santé tropicale, Pathologie et épidémiologie tropicale, Evaluation des services de santé, Néonatologie, Hémobiologie périnatale. A son retour au pays, elle servira de Novembre 1989 à Décembre 1993 au service de Gynécologie et d’obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré. Et fera valoir ses droits à la retraite le 1er Janvier 1994.
Faut-il le signaler Dr Diaka Diawara, épouse Sacko n’a reçu aucune distinction honorifique de la part de l’Etat malien. Cela au même titre qu’une moindre reconnaissance, par le baptême d’une salle ou d’un pavillon à son nom. Comme disent les penseurs, la Nation est souvent ingrate à certains de ses dignes fils.
« La pratique de la médecine est un sacerdoce dans notre famille, nous exerçons pour nos parents et populations vulnérables, non pour espérer sur une quelconque médaille de la part de quiconque » affirme Dr Hamidou Sacko, médecin ORL et premier fils de la défunte.
C’est donc à l’âge de 81 ans que Dr Sacko Diaka Diawara est décédée à Paris le 07 novembre et laisse derrière elle quatre enfants et un grand nombre de petits enfants inconsolables. Elle laisse aussi derrière elle une réputation jamais entachée.
Dors en paix ‘’Docteur Diaka’’
La Rédaction