vendredi 22 novembre 2024
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Au-delà de la CEDEAO, la main visible du  Niger

 

Les injonctions « personnelles » de Hassoumi Massaoudou adressées au Mali dans une interview iconoclaste à l’attention de nos confrères non africains et d’un autre âge nous laissent pantois. : «Les élections sont notre priorité », clame l’actuel ministre des Affaires étrangères nigérien, Hassoumi Massaoudou ci-devant Ministre de l’Intérieur du Niger ( en 2016). Sans en avoir les mêmes exigences pour son pays où des opposants ont croupi en prison pour l’avoir dénoncé à cette époque.

Hassoumi Massaoudou a cru devoir se transformer en  » porte-parole » de la CÉDEAO et proférer des menaces explicites à l’endroit de l’ex-junte du Mali et, au-delà, à notre vaillant peuple, qui n’a que faire des leçons d’un ancien securocrate, pis un barbouze.

« Si les militaires Maliens ne rendent pas le pouvoir en février prochain, les sanctions internationales contre Bamako seront sévères », annonce Hassoumi, dénonçant au passage avec force propos discourtois  le projet de contrat Malien avec des mercenaires russes de Wagner au Mali. Mais Hassoumi Massaoudou, en bon supplétif de la France Macronienne, reprenant Le Drian, a condamné à priori ce projet, qui est loin de s’être matérialisé et qui déjà fait peur.

En outre, malgré les mesures fortes et claires énoncées par les Chefs dEtats et de Gouvernements de l’organisation sous régionale à Accra, Hassoumi a, là aussi, cherché à les amplifier et même pris le risque de les sortir de leur contexte. Car, on ne s’y est pas trompé, en ancien barbouze, il fait,  en réalité, un clin d’œil malveillant à l’armée nigérienne en pointant du doigt ceux de la sous-région. Oubliant que Mahamoudou Issoufou est resté dix ans au pouvoir sans subir les foudres de son armée et qu’il s’agit pour ses successeurs désignés de lui emboîter simplement le pas. Visiblement le pouvoir nigérien actuel, adoubé par Issoufou, préfère la CEDEAO des Chefs dEtat à celle des peuples. Sinon, comment comprendre son plaidoyer en faveur d’un dictateur comme Alpha Condé au détriment du peuple guinéen, qui ne le pleure pas, et de ses courageux  leaders, contestataires du 3e mandat anticonstitutionnel, emprisonnés par le tyran de Sékoutoureya?

Et puis, la CEDEAO a-t-elle vraiment dit qu’  » en ce qui concerne le Mali, il y a un renforcement de la volonté de mettre ces militaires-là au ban de la société » ? Que non ! Certes la CÉDEAO a parlé des autorités de la Transition au Mali, constituée, pour votre gouverne M. Massaoudou, de militaires mais aussi majoritairement de civils, et n’a certainement pas désigné le ministre nigérien pour  » épingler  » nos soldats, comme avant lui le président Bazoum, qui l’aura appris à ses dépens. Lui qui s’est aussitôt dédit et s’est lancé dans des explications oiseuses dévoilant toute sa rancune contre l’ancien régime démocratique du président AOK.

Si sanctions il y a contre le Mali à l’issue de l’ultimatum du syndicat des chefs d’Etats ouest-africains du jeudi dernier, elles concerneront une partie de l’armée et non l’armée malienne, et l’ensemble des autorités militaires et civiles de la Transition.

Nous invitons dès lors M. Massaoudou à cesser de jeter de l’huile sur le feu et de nous infantiliser. Le message de la CÉDEAO a été très clair, la réponse malienne sera malienne et tout aussi claire. Tant pour ce qui est de l’éventualité d’un accord avec les mercenaires de Wagner que pour les Assises Nationales de refondation, des voix internes se sont élevées et seront plus audibles que la sienne dans la prise de décision de nos autorités.

 » La CEDEAO refuse tout autre agenda qui ne soit pas l’organisation des élections pour la fin février 2022. »

Mais de qu’elles élections parle Massaoudou ? Celles qui ont amené une pléthore de cleptocrates au pouvoir en Afrique, défiant leurs constitutions, la CÉDEAO et la communauté internationale ? Celles-ci, nous n’en voulons plus au Mali, car elles ont conduit aux bouleversements actuels, pour une grande part, permettant l’immixtion  intolérable d’hommes de tout acabit dans nos affaires maliano-maliennes.

Au-delà des condamnations de principe émanant de partout et des mesures fortes de la CÉDEAO, pour rappeler les autorités de la Transition malienne au respect des délais, il y a cette attitude condescendante du pouvoir nigérien actuel illustrée par les propos du Ministre des Affaires Étrangères plus dignes d’un sécurocrate (qu’il fut un moment) que d’un diplomate. Et ça aussi, les Maliens ne le supportent pas !

Mossaoudou, vous embouchez la trompette abandonnée il y a peu par le président Mr Bazoum  » brocardé  » par les Maliens de tous bords pour avoir dit moins que vous (Massaoudou Hassoumi) sur l’armée et le Mali. Que se cache-t-il donc derrière votre attitude va- t- en guerre ?

Le 22 février nous situera tous sur le complot, d’ores et déjà éventé, contre le vaillant Peuple du Mali.

Seïdina Oumar Dicko

Journaliste chroniqueur, Écrivain et Historien

Djibril Coulibaly

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