Ganiou Soglo, l’un des 20 candidats à l’élection présidentielle du 11 avril, a été victime d’une attaque menée par des hommes armés non identifiés, peu avant 20h dans la soirée du vendredi 5 février.
Le fils de l’ancien président Nicéphore Soglo venait de quitter un meeting politique à Zinvié, près d’Abomey-Calavi, lorsque le véhicule dans lequel il se trouvait a été stoppé par des arbres bloquant la voie. Plusieurs individus – deux à trois hommes, selon le récit que le chauffeur a fait à un proche de Ganiou Soglo contacté par Jeune Afrique – ont fait irruption et ouvert le feu. Ganiou Soglo a été touché au thorax.
Des images tournées après l’attaque, que JA a pu visionner, montrent que les tirs ont ciblé l’arrière du véhicule, les deux vitres arrière portant les marques des impacts. Le chauffeur est parvenu à dégager la voiture et à prendre la fuite.
Nicéphore Soglo au chevet de son fils
D’abord admis en urgence à la clinique Mahouna de Cotonou, Ganiou Soglo a ensuite été transféré au centre national hospitalier universitaire Hubert Maga, où il a été placé en soins intensifs. Selon un proche joint dans la soirée du vendredi 5 février, « aucun organe vital n’a été touché, mais l’une des balles s’est logée près du cœur ».
Nicéphore Soglo s’est rendu dans la soirée au chevet de son fils, notamment accompagné de Joël Aïvo, candidat à la présidentielle pour le Front de la restauration de la démocratie.
Contacté par Jeune Afrique dans la soirée, le ministère de la Sécurité n’a pour l’heure pas officiellement réagi.
Ganiou Soglo, fils cadet de l’ancien président béninois, s’était mis en retrait de la vie politique de son pays plusieurs années durant après avoir été député et ministre.
Critique à l’égard du pouvoir
Ces derniers mois, il s’est à nouveau impliqué dans la sphère publique, multipliant les critiques à l’égard du pouvoir. Lundi 1er février, il a été l’un des premiers à déposer son dossier de candidature à la présidentielle d’avril prochain auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Il a cependant fait le choix de ne pas présenter de colistier pour le poste de vice-président, pas plus qu’il n’a soumis le nombre de parrainages requis. Ganiou Soglo expliquait à Jeune Afrique, dans la matinée de vendredi, ne pas vouloir se plier aux règles issues des récentes réformes constitutionnelles. « Une réforme constitutionnelle de cette ampleur ne peut pas se décider entre quelques personnes, elle nécessite que le peuple s’exprime, qu’il y ait référendum », arguait-il, affirmant que « seule la Constitution de 1991 [était] légale ».
Jeune Afrique