Un atelier organisé dans le cadre de relecture des textes de lois sur le cadre juridique des élections au Mali n’a pu faire cette relecture sous prétexte d’un manque de temps. En conséquence, les mêmes structures habituelles critiquées pour manque de transparence lors des élections sont laissées pour organiser les prochaines élections. Une décision qualifiée de “sorcellerie politique au Mali’’, par le président du parti ADEPM, Aboubacar Sidick Fomba au regard de la cause ayant mis le pays dans la situation actuelle.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on souvent. L’histoire des élections au Mali est loin de changer après les multiples coups d’État. Le dernier coup d’État militaire fut la conséquence d’une élection mal organisée par la Cour Constitutionnelle et qui a été fatale pour le pays. Malgré les recommandations des experts constitutionnalistes de la CEDEAO lors de la première visite dans la crise malienne, les réalités politiques sont autres, et loin de prendre ces recommandations en considération. Cette page est loin d’être tournée, malgré qu’elle soit l’élément détonateur de crise qui a finalement eu raison du Président IBK. En pleine transition, les autorités n’en tirent pas de leçons du passé. Puisque l’atelier sur la relecture des textes de loi sur le cadre juridique des élections n’a accouché que d’une souris. Le rapport de cet atelier “parle du facteur temps comme motif de laisser les structures habituelles organisées les élections prochaines’’, selon Aboubacar Sibick Fomba président du parti ADEPM et membre du Conseil national de la Transition.
Pour ce dernier dont les vérités ne se cachent pas, cette attitude “est une sorcellerie politique très dangereuse pour le Mali.’’
“Aucun facteur surtout, ne doit empêcher la mise en place d’un organe unique de gestion des élections au Mali’’, dit-il en précisant que “c’est dangereux de nommer encore un président de la République comme cela a été le cas depuis 30 ans qui n’est autre que le maintien de la prédation politique à travers une nouvelle forme d’alliance hégémonique.’’
De son analyse, en acceptant cette proposition en l’état, “les partis politiques et la société civile contribueront à enfoncer notre pays dans un autre conflit post-électoral et cela sera un bonjour à un nouveau coup d’État’’.
Sans langue de bois, Aboubacar Sibick Fomba trouve inacceptable après que le constat et les révélations aient été faits par feu ATT. “L’administration territoriale ne doit plus organiser les élections au Mali et la cour constitutionnelle ne doit plus organiser un 3e tour d’élection“ a-t-il martelé.
Pas question pour lui de commettre cette grave erreur de laisser l’administration territoriale organiser l’élection présidentielle. Car, dit-il, “ c’est remettre le pouvoir à un candidat par complaisance qui sera élu sinon nommé avant les élections. “
En conséquence, le président du parti ADEPM, Aboubacar Sibick Fomba a lancé un appel “peuple malien à refuser ce projet machiavélique’’.
Bourama Kéïta