Les 100 premiers jours de la transition ont été passés au crible par le Président du parti ADEPM porte-parole des FPR-Mali et membre du CNT, Aboubacar Sidick Fomba. Dans un tableau, le président du parti ADEPM porte-parole des FPR-Mali et membre du CNT, fait des propositions aux autorités de la transition qui devront selon lui, passer à une seconde phase avec des actions concrètes avec un nouveau gouvernement.
Pour ces 100 jours de la transition qu’il appelle la 1re phase ou phase de test de la transition, beaucoup de choses restent à faire. En ce sens, il fait plusieurs propositions. “Pour une réussite de la transition inclusive et apaisée au Mali et sachant que l’essence de la transition est le consensus, je propose une 2e phase ou phase d’actions à travers la prise de plusieurs mesures.
En effet, selon Aboubacar Sidick Fomba, “la mise en place d’un nouveau gouvernement avec un Premier ministre d’envergure ayant également une capacité de recadrage des ministres et très rigoureux dans la gestion des ressources humaines“ s’impose après cette première phase. Le gouvernement en question, doit comporter 25 membres, composé de forces armées et de sécurité, le M5-RFP, la société civile et des partis et regroupements de partis politiques.
Sur un autre plan, il recommande que les structures gouvernementales soient en phase avec les réalités économiques et sociales et non les mêmes structures depuis l’indépendance.
Cependant, propose-t-il, “les partis politiques représentés dans le CNT seront exclus du choix des ministres’’.
Exclure le président et le vice-président des prochaines élections
“La révision immédiate de la charte de la transition, conformément à l’article 21 de la charte et précisant dans son article 9 que le président et le vice-président ne peuvent pas se présenter aux élections présidentielles et législatives qui marquent la fin de la transition et que cette disposition ne peut faire l’objet d’aucune révision“ propose Fomba.
Cette révision de la charte doit prendre en compte certaines dispositions de la constitution de février 1992 afin de procéder à la suspension de cette constitution.
Ce faisant, précise-t-il, une prorogation de la durée de la transition jusqu’en 2023 doté d’un CNT du pouvoir d’assemblée constituante en plus de son rôle habituel d’organe législatif. À cela, il propose la mise en place d’un comité d’évaluation et de suivi de l’exécution de la feuille de route et de la charte révisée.
En plus de cela, il faudra la mise en place d’un comité des experts pour l’élaboration des textes de la nouvelle constitution, l’organisation d’une conférence nationale inclusive, la modification de la feuille de route en tenant compte des objectifs clairs définis. Il s’agit entre autres du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, établissement du bilan d’exécution de l’accord d’Alger, la diligence de sa relecture, sa soumission au CNT et procéder à sa mise en œuvre, redéploiement de l’armée républicaine du Mali sur l’ensemble du territoire national et assurer le retour de l’administration malienne sur tout le territoire.
Il demande “la dissolution effective de toutes les milices d’autodéfense et toutes les associations à caractère ethnique et régionaliste après le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants dans le Nord et le Centre du pays’’.
Mesure de bonne gouvernance
Pour Aboubacar Sidick Fomba, il faut un renforcement de la lutte contre l’impunité et accélérer la lutte contre la corruption ; la rationalisation des dépenses publiques en réduisant le train de vie de l’État ; l’audit des services publics, du patrimoine de l’État, les fonds d’aide au développement, les dettes et les fonds alloués aux structures de la sécurité et défense ainsi que la justice, le contrôle physique des fonctionnaires et conventionnaires à la charge de l’État, la relecture des accords de coopération sous régionales et internationales, attribution du marché de la confection de la carte Nina à une entreprise nationale et rendre souverain les documents administratifs de la République du Mali.
Réformes politiques et institutionnelles
Il estime qu’il est nécessaire d’élaborer et l’adopter une nouvelle constitution en phase avec les réalités sociétales du Mali. En ce sens, il propose l’opérationnalisation des nouvelles régions créées, la mise en place d’un organe unique de gestion des élections au Mali, la création d’une seconde chambre, appelée faso blo, la relecture de la charte des partis politiques et de la loi électorale, l’organisation des élections référendaires, présidentielles, législatives et des membres du faso blo.
Sera-t-il écouté ? En tout cas ce n’est pas faute d’avoir proposé.
Bourama Kéïta