Le Président de la Transition, SEM Bah N’DAW, Chef de l’État a pris part, ce samedi 23 janvier, au 58e Sommet ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), par visio-conférence, sous la présidence de S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président du Ghana, Président en exercice de l’organisation régionale. Les chefs d’état, d’une même voix ont demandé au gouvernement de transition de respecter ses engagements pris.
La CEDEAO veut que le président Bah N’Daw et son gouvernement de transition respectent sa feuille de route. Des élections doivent avoir lieu sur l’ensemble du territoire malien dans 14 mois maintenant. Et pour ne laisser aucun espace, à la moindre tentation d’empêcher ce processus, les chefs d’État de la CEDEAO exigent la dissolution immédiate du Comité national de salut public (CNSP).
Les chefs d’États et de gouvernement de la CEDEAO ont d’abord écouté leur homologue malien, Bah N’Daw dérouler son point sur la mise en place de la feuille de route. Ce fut ensuite la présentation du rapport de Goodluck Jonathan, le médiateur de l’organisation ouest africaine qui avait effectué une mission les 11 et 12 janvier derniers au Mali, pour permettre la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement d’examiner.
Puis d’une seule et ferme voix, les dirigeants de la CEDEAO ont rappelé le Mali à ses engagements: le respect scrupuleux de la feuille de route, le respect du calendrier de la mise en place de tous les organes. Et surtout une priorité, la dissolution du CNSP, le Comité national pour le salut public.
La charte de transition malienne stipule: “le CNSP est dissous après la mise en place des organes de transition“. Malgré l’instauration du président et de son gouvernement de transition, aucun acte officiel au Mali n’a fait disparaître le CNSP.
Du côté de Koulouba, plusieurs personnalités étaient avec le président Bah N’Daw à suivre ce sommet. Le Premier ministre, M. Moctar OUANE, SEM Zeïni MOULAYE, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et M. Alhamdou AG ILYÈNE, Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine y ont pris part.
Selon le Premier ministre qui s’est exprimé après la cérémonie d’ouverture, le Chef de l’État a fait l’état des progrès réalisés dans la mise en œuvre des indications prévues par la Charte de la Transition à savoir la mise en place des organes et le fonctionnement du Gouvernement. “À cet égard, nous avons eu l’occasion de faire part à la Conférence, les progrès réalisés, la Conférence en a pris bonne note. À la suite du rapport du Médiateur, la Conférence a salué les progrès réalisés dans le cadre de la mise œuvre des engagements pris par le Mali pour la conduite de la Transition“ a expliqué M. Moctar OUANE.
Et d’ajouter : “La Conférence a aussi adressé ses encouragements aux autorités de la Transition à poursuivre précisément dans cette direction en développant davantage l’inclusivité, ce à quoi nous travaillons déjà et que nous allons renforcer. Aussi, de manière à parvenir avec l’installation du Conseil National de Transition la conduite des réformes voulues par nos compatriotes et qu’elles puissent être mises en œuvre“. Pour ce faire, le Gouvernement travaillera sur la base du développement du Dialogue politique avec l’ensemble des acteurs concernés, dira le Premier ministre.
Enfin, la Conférence a mis en exergue la nécessité de travailler dans le cadre d’un chronogramme. Sur cette question, le Premier ministre a indiqué qu’il existe divers mécanismes déjà à l’interne, qui seront développés en vue de parvenir à chaque fois à l’examen de ces différentes questions dans le cadre des concertations pour le Dialogue politique. “Cela, en vue de réaliser le consensus sur les réformes à engager afin de permettre à notre pays d’atteindre les objectifs fixés à l’issue des concertations nationales“, a-t-il souligné.
À ce sommet, le Colonel Assimi Goïta est resté muet tout au long des échanges. Car le protocole de la conférence des chefs d’États et de gouvernement ne lui permettait pas de prendre la parole.
Bourama Kéïta