Des hectares de moissons ont été brûlés par des personnes malintentionnées qu’on nomme « djihadistes », il y a de cela deux jours dans le centre du pays. En écoutant le cri de cœur de ces pauvres cultivateurs dans une vidéo, impuissants devant les faits, on ne peut qu’avoir la vague dans l’âme, le désespoir… Un habitant de localité lança ces propos : « voyez-vous, c’est nos récoltes d’une année qui sont parties en fumée. Qu’allons-nous faire maintenant pour nous nourrir ? », s’interroge-t-il.
Une autre vidéo, cette fois-ci, dans laquelle deux jeunes à peine d’une quinzaine d’années avec fusil aux bras, sont debout à côté d’un cadavre dont la tête est fracassée probablement par leurs soins. Le sang coulait à fond du corps de la victime lorsque tous les deux jeunes avec une froideur inouïe posent chacun un pied sur le cadavre tout en faisant des prières en arabe. Deux hommes plus âgés sont derrière pour les assister comme si c’était une séance d’initiation. Possible, mais incroyable ! Ces jeunes devront être à l’école pour s’instruire et non pour apprendre comment tuer leurs semblables. Horreur !!!
En regardant cette deuxième vidéo, estomaquée, mon sang se glaça dans mes veines, ma gorge se noua. La peur me gagne. Pas une peur pour ma personne en soi, mais horrifiée. Horrifié ne serait-ce d’imaginer, à plus raison de voir se perpétrer dans un pays en l’occurrence le nôtre, le Mali, où les populations se prétendent à 99% Musulmans, des actes aussi abominables et de surcroit par des gamins.
C’en est trop. Nous sommes au comble de la rage humaine que nourrissent certains Maliens contre d’autres Maliens. L’État malien dégoutte de sang. Et pire, le Centre est couvert de rouge. Ce liquide rouge comme le sang. Le sang des Maliens tout court !
Or, tant de sang coulera encore et encore sur la terre malienne tant que l’on ne change pas nos comportements et arrêter d’être égoïstes.
Actuellement, le lieu le mieux sécurisé sur tout le territoire du Mali semble être la Capitale Bamako où des colonels politiciens se pavanent. Ici à Bamako, c’est la chasse à de meilleurs postes ou au leadership. Une conquête de place marquée par des mensonges et des malices. Pourtant Bamako n’est pas le Mali. Sur les 20 millions de maliens, la capitale n’accède pas plus de 12,5 %, soit 2. 500.000 d’habitants. Qu’en est-on alors des autres 87,5%, 17500000 habitants du Mali ?
Ces militaires qui ont pris en otage notre démocratie malmènent nos libertés d’opinion et d’expression au moment où à quelques kilomètres des enfants jouent avec des vies humaines sans aucune crainte.
Où en est le grand mérite que certains s’en accommodent ? Où peut-on placer cette refondation dont on parle à tout bout de champ ?
En tout cas, notre pays est morose. Le ciel sombre ne brille plus et les nuages sont colorés en rouge. Tout compte fait, au fond le tout fait apparaitre un tableau noir qui illustre le Mali d’aujourd’hui. La refondation n’est pas pour maintenant.