Hier jeudi 14 janvier sur la zone Aéroportuaire, le ministère en charge des affaires foncières de l’urbanisme et de l’habitat a procédé à la démolition des maisons illicitement construites, dont celle du 4e Vice-président du Conseil National de Transition (CNT), le « puissant » Kaou Djim.
Selon le département des affaires foncières, de l’urbanisme et de l’habitat dans une note publiée le 12 janvier dernier, depuis plus d’une dizaine d’années, l’État du Mali fait face à un incivisme criard et profond du fait de certains élus municipaux, d’agents de l’État et de certains citoyens. En effet, le domaine public de l’État est morcelé allègrement par des maires, des préfets et des sous-préfets souvent même des gouverneurs en violation des dispositions réglementaires. À l’en croire, les bénéficiaires de ces parcelles sont des occupants illicites. Aujourd’hui, le domaine aéroportuaire classé suivant le Décret n°99-252/P-RM du 15 septembre 1999 portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire d’une superficie de 7194 hectares fait l’objet de lotissement et d’occupations illicites. En 1995, l’État a fait une démolition dans la zone aéroportuaire. Le gouvernement affirme que les occupants d’alors ont été indemnisés. Il informe par ailleurs que les occupations illicites ont atteint une telle ampleur que l’Aéroport est menacé de retrait de sa licence par les autorités de l’aviation civile internationale. Ce retrait, s’il intervenait priverait notre pays de vols internationaux et contraindrait pour ce faire nos voyageurs à utiliser les aéroports des pays voisins. Le rapport de l’Inspection des Domaines et des Affaires Foncières a mis en exergue l’ampleur et le caractère irrégulier des occupations. C’est ainsi que, le Président de la Transition a réagi par une lettre confidentielle n°073/PRM du 12 octobre 2020 en instruisant de procéder à la démolition des occupations illicites.
Comme Solutions Proposées; le gouvernement rappelle que les Services en charge de l’Urbanisme avaient déjà fait les constats administratifs sur l’irrégularité des occupations et les menaces qu’elles représentent pour l’Aéroport. Le Gouverneur du District a pris un ordre de démolition le 21 mars 2019. C’est ainsi qu’un programme de démolition des constructions illicites a été initié par les ministères en charge des transports et des domaines. Une consultation a été organisée par l’ANAC à la suite de laquelle l’entreprise Africa Construction Corporation a été sélectionnée (ACC) pour la démolition effective des constructions illicites dans le secteur dit zone prioritaire pour un montant total de 320.888.628 (trois cent vingt millions huit cent quatre-vingt-huit mille six cent vingt-huit) FCFA. Il a été proposé de commencer par cette zone très proche de la piste de l’Aéroport. Elle a une superficie de 1660 (mille six cent soixante) hectares. La date du 28 mai 2020 avait été retenue pour la démolition des constructions illicites. Toutefois à la veille de l’opération le Premier ministre par une instruction verbale a ordonné de surseoir à l’opération, ce qu’il confirmera par une lettre n 2020-0499/PM- CAB du 29 mai 2020. L’argument avancé était le «climat social assez tendu ». L’entreprise avait déjà engagé des frais pour un montant de 44.000.000 (quarante- quatre millions) FCFA. Elle n’a toujours pas été désintéressée pour ce montant. Depuis cette décision, il est constaté l’accélération des constructions nouvelles sur le site. Il devient nécessaire de reprendre ces opérations comme l’a instruit le président de la transition. La Commission chargée de superviser les opérations de démolition s’est réunie plusieurs fois et a retenu comme nouvelle date de démolitions des constructions illicites le 14 janvier 2021 dans ce secteur dit zone prioritaire, dont le financement était acquis et que le procès-verbal de constat d’infraction fait. L’opération qui commence par cette zone va continuer sur les zones de trouée Est et Ouest. Les opérations de recensement et d’évaluation sont en cours, selon les recommandations du ministère en charge des affaires foncières, de l’urbanisme et de l’habitat, toutes les constructions édifiées en violation de la loi doivent être démolies. Force doit rester à la loi! Certes une inaction du Gouvernement sur ce dossier aura des conséquences lourdes avec l’amplification des occupations illicites surtout des domaines public et privé de l’État, selon certains, mais le hic dans toute cette affaire, c’est qu’apparemment le vrai coupable n’a rien à craindre. Adama Sangaré serait l’investigateur de tout ce drame. Il aurait vendu il y a quelques années de cela les terrains morcelés de cette zone par ses soins. Toutes ces victimes ont en leur possession des lettres d’attribution délivrées par le Maire du District. Alors, allez-y savoir où est la vraie justice…
Bachir Brahimi