lundi 25 novembre 2024
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Des idées qui vont changer l’Afrique : « cloud » souverain, villes intelligentes, protection sociale digitale… [3/5]

Touché – durement – mais prêt à rebondir, le continent devrait rattraper cette année les pertes de 2020. Villes intelligentes, protection sociale digitalisée ou encore « cloud » souverain pourraient l’aider à aller encore plus loin.

La crise a accéléré la « digitalisation » des offres de services publics. Le service de transferts sociaux sur mobile Novissi du Togo, lancé en avril 2020, a reçu les louanges du FMI. Il en va de même des « crédits numériques » accordés au Gabon et au Sénégal aux populations les plus vulnérables pour le règlement de factures.

Plus largement, Libreville a déjà développé une offre de sécurité sociale combinant solutions biométriques et cartes à puce, tandis que Lomé a lancé une agence d’identification biométrique. L’Afrique du Sud et la Namibie ont également suivi cette voie. Le grand modèle reste le programme d’identification biométrique « Aadhaar », en Inde, qui pourrait faire des émules…

  • Vers un « cloud » souverain ?

Le marché africain des data centers est anticipé à 3 milliards de dollars en 2025, contre 646 millions de dollars en 2019. Cet afflux de capitaux, qui est capté par des opérateurs d’infrastructures comme Rack Center ou Africa Data Centres – qui a levé plus de 600 millions de dollars ces six derniers mois –, est le signe que l’internet africain gagne en maturité et en résilience à une vitesse suffisante pour passer à l’étape suivante : le développement de services en tout genre, hébergés sur des serveurs africains et permettant aux entreprises d’externaliser certaines activités et ainsi d’accélérer leur transformation digitale.

Ces dernières – notamment les banques – vont s’engager dans le rapatriement à domicile de leurs données jusqu’ici hébergées sur des serveurs européens ou de coûteux data centers qu’elles possédaient. Ce déménagement devrait diminuer la dépendance des utilisateurs aux plateformes étrangères et indirectement renforcer la souveraineté des États devenus maîtres de leurs données stratégiques.

À partir de janvier 2021, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) abritera le premier bureau en Afrique de l’incubateur américain Plug and Play.

Soutenu par le géant des phosphates OCP, le projet offre un espace entièrement équipé en technologies de pointe, l’accès à des programmes de mentorat, des ateliers pratiques et un réseau de partenaires internationaux pour les porteurs de projets africains. Le premier programme d’accélération, qui sera lancé en début d’année, concerne le domaine des smart cities (internet des objets, mobilité urbaine, immobilier, énergie et santé).

  • Course aux fournisseurs « alternatifs »

Si le continent s’est tenu à l’écart de la guerre technologique livrée par les États-Unis contre les matériaux et fournisseurs chinois (5G, processeurs…), la situation est appelée à changer.

À la fin de novembre 2020, l’USaid a rappelé aux bénéficiaires de son aide l’interdiction de recourir aux « équipements ou services de télécommunication produits par Huawei, ZTE, Hytera, Hikvision, Dahua et leurs filiales », en raison du National Defense Authorization Act signé en août 2018. Une « dérogation limitée » existe, mais ces interdictions doivent figurer dans les nouveaux appels d’offres.

En filigrane : un vif encouragement à rechercher d’autres fournisseurs que les majors chinoises de la technologie.

Jeune Afrique

Djibril Coulibaly

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