La célébration de la journée internationale de l’abolition de l’esclavage au Mali. Mercredi 2 décembre 2020 dernier, a été une occasion pour les défenseurs des droits de l’homme de rappeler l’urgence aux autorités face au phénomène dans le pays. Car, l’esclavage continue de faire des victimes au Mali. Une situation que regrettent des défenseurs des droits de l’Homme.
Selon les chiffres, au moins quatre (4) personnes ont été tuées à Djandjoumé, dans la région de Kayes au mois de septembre 2020, rappellent-ils. «L’objectif est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavages telles que la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, les mariages forcés et le recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés ». Selon les défenseurs maliens des droits de l’Homme, les autorités doivent s’assumer pour renforcer la cohésion sociale dans le pays.
Dans le cercle de Bafoulabé, région de Kayes, une des familles dites d’esclaves a été prise en otage cette année par des individus qui se réclamaient être les maitres selon certains témoignages. En début du mois d’octobre 2020, à Balandougou toujours dans la même région, des personnes appelées esclaves ont aussi été maltraitées, déplorent-ils.
Ces hommes et femmes qui refusent le statut d’esclave sont souvent harcelés, battus, chassés et lynchés à mort, selon la coalition nationale de lutte contre l’esclavage par ascendance. Elle rappelle que 4 personnes ont été tuées à Djandjoumé, dans le cercle de Nioro, au mois de septembre 2020. Des personnes aussi sont exclues des activités de leurs localités pour avoir refusées d’être traitées comme esclave, poursuivent les défenseurs des droits humains. Parmi les victimes, des femmes et des enfants.
Face à ces pratiques, les défenseurs des droits de l’Homme pointent du doigt les autorités qui peinent, selon eux, à adopter une loi criminalisant l’esclavage au Mali. Ils interpellent celles-ci à s’assumer pour renforcer la cohésion sociale dans le pays.
Du côté des autorités, le ministère de la Justice et des droits de l’Homme indique qu’un texte a déjà été élaboré dans l’optique d’interdire la pratique au Mali. Sauf qu’il n’est pas encore voté. « Nous avons déjà un projet de loi interdisant la pratique d’esclavage au Mali, mais qui n’est pas encore voté par l’Assemblée nationale », affirme le ministère de la Justice.
Le ministère a pour sa part, expliqué qu’à l’absence d’une loi en la matière, c’est le Code pénal malien qui devrait être appliqué. Ainsi, les autorités invitent les procureurs à l’application stricte de ce code en attendant l’adoption de la loi.
Toutefois, il est inadmissible qu’à ce 21e siècle, de telles pratiques continuent à prospérer au Mali. L’autorité doit prendre des mesures dissuasives afin de prévenir le phénomène qui est une source d’instabilité.
Bourama Kéïta