Caractère légal de la revendication : durant toute la durée des négociations, jamais la légalité de la revendication des syndicats d’enseignants n’a été mise en cause ni par le gouvernement, ni par le CNSP.
Le PV de conciliation a été signé le 17 juin pendant qu’il n’y avait pas de gouvernement. Seul le PM sortant, qui venait d’être reconduit, était en place.
A la faveur de la mise en place du gouvernement restreint le projet de loi y afférent a été introduit dans le circuit de validation. A la rencontre du 17 août, entre le ministre de l’économie et des finances sortant et les syndicats des enseignants, l’adoption du projet de texte a été annoncé pour le conseil du ministre du 19 août 2020.
Entre temps, les événements du 18 août 2020 sont intervenus dans le pays. Ce qui a changé la donne. Une réalité
Prise en main du dossier par le CNSP : c’est le Colonel Sadio CAMARA, qui n’a de cesse rappeler l’attachement du CNSP en faveur de l’école et la cause des enseignants, qui a dirigé les discussions avec les syndicats d’enseignants.
Dès le jeudi 27 août, le CNSP a pris le dossier en main par l’organisation d’une rencontre au Prytanée militaire de Kati avec les techniciens de l’administration en charge du dossier (représentants des ministères de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l’économie et des finances, de l’administration territoriale, du dialogue social, des médiateurs et des parents d’élèves).
A la suite de cette rencontre, la commission du CNSP, conduite par le Colonel Sadio CAMARA, 2ème vice-président, assisté des techniciens de l’administration, a tenu successivement trois rencontres avec les syndicats d’enseignants (Vendredi 28 août, Lundi 31 août et Mardi 1er Septembre 2020).
Lors de ces discussions, la première des choses affirmée avec force par le CNSP a consisté à reconnaître la légalité de la revendication et à s’engager à mettre en œuvre le PV de conciliation, signé avec le régime défunt, le 17 août 2020.
Mieux, le lundi 31 août, dans la salle de réunion du Prytanée militaire de Kati, le président du CNSP, le Colonel Assimi GOITA, a voulu personnellement s’adresser aux enseignants en leur expliquant comment, à ses yeux, l’école était prioritaire, tout en les exhortant de tenir compte de la situation spécifique de l’heure pour faire avancer les choses.
Ainsi sur la base de la réalité économique actuelle du pays, abondamment décrite par les représentants du ministère de l’économie et des finances (embargo, retrait des PTF, suspension de l’aide budgétaire, difficulté de faire face aux déficits intérieurs, difficulté de recouvrement des impôts, fermeture des frontières impactant les recettes du cordon douanier), le CNSP s’est engagé à appliquer intégralement l’article 39 ainsi qu’il suit :
- Prise de deux ordonnances : l’une pour modifier le statut des enseignants et l’autre pour modifier la loi de finances rectificative, au plus tard le vendredi 4 septembre 2020 (pour témoigner de leur bonne foi) ;
- Alignement sur la nouvelle grille et paiement des arriérés de 2020 sur le salaire de novembre 2020 ;
- Paiement de la moitié des arriérés de 2019 sur le salaire du mois de décembre 2020 ;
- Paiement de l’autre moitié des arriérés de 2019 sur le salaire du mois avril 2021
NB : le CNSP avait fait une première proposition qui a été rejetée dans la foulée par les syndicats avant cette dernière.
Le Syndicat a rejeté cette proposition, en dépit du plaidoyer fait par les médiateurs et le représentant des parents d’élèves en faveur de la reprise des cours, tout en exigeant ce qui suit :
- Alignement sur la nouvelle grille sur le salaire du mois de septembre 2020
- Paiement des arriérés de 20 20 sur le salaire du mois de novembre 2020
- Paiement des arriérés de 2019 es sur le salaire de décembre 2020
Le CNSP au retard de toutes les explications précédemment données, a estimé que cette exigence n’était ni réaliste, ni réalisable (cf contexte social, politique et économique du pays)
Aussi, le CNSP, à travers le Colonel Sadio CAMARA, a demandé aux représentants des Syndicats d’enseignants de bien vouloir partager ces dernières propositions avec leurs militants.