Les experts des droits de l’homme de l’ONU ont salué aujourd’hui les efforts des dirigeants ouest-africains pour rétablir la paix et la stabilité au Mali, qui est en proie à une crise politique depuis plusieurs semaines.
« La visite jeudi au Mali des présidents du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria et du Sénégal apporte un nouvel espoir d’un retour à une véritable démocratie », ont déclaré Clément Nyaletsossi Voulé, rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique, et Alioune Tine, expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali.
« Nous demandons instamment au Mali de remplir ses obligations en matière des droits de l’homme », ont déclaré les deux experts. « Le respect et la protection des droits de l’homme au Mali sont essentiels pour une solution pacifique à la crise actuelle, et pour la sécurité non seulement dans le pays, mais aussi dans toute la sous-région ».
Le fait que tant de milliers de personnes se soient déplacées pour protester ces dernières semaines montre à quel point les Maliens attachent de l’importance aux droits à la liberté de réunion pacifiques et d’association, ont déclaré les deux experts.
Ils ont exhorté les autorités maliennes à respecter et à garantir pleinement ces droits ainsi qu’à garantir la vie et l’intégrité physique des manifestants. Ils ont appelé les deux parties – y compris les manifestants – à s’abstenir de recourir à la violence, et ont déclaré que les forces de sécurité devraient suivre les normes internationales sur le recours à la force.
Ils ont particulièrement condamné l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques qui a fait au moins 14 morts et 150 blessés les 10 et 11 juillet 2020. « L’usage excessif de la force ne fera qu’alimenter la colère et mettre en danger toute possibilité de sortie de crise », ont-ils déclaré.
Voulé et Tine ont salué la libération de quelque 200 personnes arrêtées pendant les manifestations, en attendant l’enquête et le procès, mais ont rappelé aux autorités que personne ne devrait être condamné pour avoir exercé son droit fondamental à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
« Nous demandons également qu’une enquête rapide, transparente, impartiale et approfondie soit menée sur les allégations d’usage excessif de la force par les forces de sécurité maliennes sur les manifestants, lors des manifestations organisées par le mouvement du 5 juin. Les autorités doivent mettre à disposition des données sur le nombre de personnes arrêtées, blessées et tuées lors des manifestations et veiller à ce que les responsables de ces abus soient traduits en justice ».
Source : ONU