Un an après le choix d’El Hadj Sinaly Traoré, par l’assemblée générale de toutes les couches de la population de Lafiabougou, en commune IV du District de Bamako pour succéder à feu son père El Hadj San Bourama Traoré, son intronisation peine à se réaliser. Qu’en est-il réellement ? Pour en savoir davantage, nous avons mené une série d’enquêtes auprès des populations.
Selon les informations qui nous ont été révélées, il ressort qu’un an après le décès de son feu chef El Hadj San Bourama Traoré, les sages, notables et autres représentants des familles fondatrices ont décidé de mettre en place une commission afin de réfléchir sa succession.
Aussi, sous la houlette de monsieur Diawé Traoré, secrétaire général de l’Association nationale des chasseurs du Mali (ANACMA), à l’unanimité, l’assemblée a décidé de confier la chefferie traditionnelle à son fils El Hadj Sinaly Traoré, en sa qualité d’un de conseillers sortants de la chefferie.
Après cette séance, le comité exécutif, en charge de la poursuite de la procédure administrative et politique a adressé une correspondance à l’administration communale afin qu’elle puisse à son tour, informer officiellement du gouverneur la décision populaire concernant la succession du défunt chef.
Malgré cette démarche, l’autorité locale n’a pas souhaité voir l’intronisation de celui choisi. Mieux, une indiscrétion laisse croire qu’une manigance serait en cours par certaines autorités. Selon nos interlocuteurs, une personnalité coutumière et pas le moindre, serait en train de pousser le maire et le gouverneur dans l’intention d’organiser un vote avec les conseillers sortants, alors que, leur mandat est expiré depuis quelques mois déjà.
Toujours aux dires de cette population presque sur le pied de guerre, l’un des conseillers sortant en dissidence, serait le protégé du coordinateur des chefs des quartiers. Et d’ajouter pour dire que c’est de cette alliance qu’est née toutes les difficultés auxquelles se heurte la volonté de la population de Lafiabougou de procéder enfin à l’intronisation de celui qu’elle a choisi et qui à ses yeux, incarne la sagesse, la solidarité, l’unité, la paix et le développement du quartier.
Avec un ton très ferme, nos différents interlocuteurs se disent très surpris de savoir qu’un an ou plus leur choix porté sur El Hadj Sinaly ne peut pas être entériné par les autorités politiques et administratives.
Autrement dit, ils craignent de voir le quartier s’embraser si d’aventure, ce qui se dit dans les coulisses venait à s’exposer sur la place publique.
« Nous n’arrivons pas à réaliser que le choix de la population fait l’objet de marchandage ou de manipulation pour assouvir le dessein inavoué de certaines personnes. Comment accepter qu’au moment où le quartier s’apprête à élire ses nouveaux conseillers en lieu et place des sortants qu’on prétend vouloir confier l’élection du chef de quartier à ces mêmes conseillers dont le mandat est expiré ? » Se sont-ils interrogés. Et de continuer pour dire que cette haute trahison ne passera pas pendant que les populations sont unanimes et consensuelles sur le choix d’El Hadj Sinaly Traoré comme nouveau chef de quartier de Lafiabougou.
Au moment où notre pays est dans des eaux troubles, serait-il nécessaire d’en ajouter à la crise sociale ? Face à cette interrogation, les uns et les autres souhaitent que les autorités administratives et politiques en charge de ce dossier doivent savoir raison garder pour ne pas jeter l’huile sur le feu qui visiblement se propage à une allure inquiétante.
Jean Pierre Zana