Après le sit-in du vendredi 10 juillet faisant en deux jours plus d’une dizaine de morts, et l’arrestation de plusieurs leaders du mouvement, lundi grâce à l’appel de la communauté internationale,ils ont tous été libérés. Malgré cette volonté d’apaisement, à l’unanimité, les membres du M5-RFP veulent finir avec IBK en allant jusqu’au bout de leur détermination, c’est-à-dire obtenir la démission du président de la République et ses institutions.
Dans la capitale malienne, après la grande manifestation du 11 juillet, la situation n’est toujours pas au calme, même après la libération des personnalités du mouvement du 5 juin dernier. Dans la nuit du dimanche à Badalabougou l’heure était au deuil des quatre jeunes parmi les neuf morts lors de la manifestation. Les messages de condoléances ont fusé de toute part même de la présidence. Toutefois, les jeunes gens du quartier ont montré leur volonté de s’opposer au régime et ne reconnaissent pas le président de la République comme leur chef d’État. Beaucoup de personnes engagent la responsabilité du président dans la tuerie des neuf jeunes victimes de la grande manifestation. Le fait d’avoir dissout la cour Constitutionnelle, n’arrange pas la situation puisque les manifestants exigent que la Cour Constitutionnelle et l’Assemblée nationale soient dissoutes. Et de surcroit, emporter le Premier ministre par le même vent. Or, dans son discours du 10 juillet, le président a affiché son intention de garder Boubou. Tout porte à croire que nous ne sommes pas encore à l’aube d’une solution rapide de cette crise politique dans le pays. Les personnalités du mouvement ont affiché leurs volontés d’aller au bout de leur lutte, c’est-à-dire obtenir la démission du président de la République. Les médiateurs de la CEDEAO sont déjà dans la capitale pour nous aider à trouver une solution. Hier, dans leur programme, ils devraient entamer les discussions. Presque la totalité des services administratifs est aux arrêts depuis le vendredi dernier. Sans détour, actuellement l’économie va mal. Par cette mobilisation du 11 juillet, les régions sont toutes paralysées et les activités au pont mort. Cela fait quatre semaines que le président a renouvelé sa confiance au Premier ministre, mais un gouvernement n’a pas pu être mis en place. Quelle manœuvre reste au président de la République pour renverser la donne? Pour certains la réponse est très simple, la démission du Chef suprême du pays, et qu’une transition sera le meilleur créneau et par la suite organiser des élections présidentielles et législatives. Acculé, le président pourrait-il accepter la dissolution de la Cour Constitutionnelle et celle de l’Assemblée nationale ? Organiser des élections partielles dans les circonscriptions où les voix des électeurs ont été truquées et puis la formation d’un gouvernement d’union Nationale. De toute évidence ce problème vole la vedette à l’enlèvement de l’honorable Soumaila Cissé qui aujourd’hui est à son cent-treizième jour d’absence. Il faut vite régler cette crise et trouver une solution rapide pour que le chef de file puisse regagner sa famille, et son peuple.
Lansine Coulibaly